Réduire aujourd’hui les nuisances environnementales pour améliorer la santé de demain


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Le cadre de vie et la qualité de notre environnement (eau, air, sols) sont en interaction directe avec les activités humaines. Une dégradation de l’environnement peut avoir des conséquences plus ou moins importantes sur la santé ; on parle de risque sanitaire. Ce risque dépend de la nature des polluants, de leur toxicité, de la durée et de l’importance de l’exposition.

En PACA, l’évaluation des conséquences sanitaires des différents facteurs de pollution est difficile compte tenu de la géographie, de l’urbanisation et, dans certaines zones, du cumul des sources de pollution. Les liens entre environnement et santé ne sont actuellement pas toujours avérés ; certains sont simplement probables ou suspectés, car diffus ou non spécifiques. Le développement de la connaissance des phénomènes, des populations exposées et des conséquences sanitaires doit ainsi être poursuivi.

Compte-tenu de la densité des activités humaines et de l’importance des populations qui y sont exposées, certains territoires de la région sont plus sensibles aux pollutions et méritent une attention particulière.

L’amélioration de la qualité de l’air est un enjeu primordial de la région via la réduction des pollutions atmosphériques ponctuelles et diffuses issues des industries notamment autour de l’étang de Berre et au secteur du transport, notamment routier. Du fait de la performance des systèmes de traitement et de contrôle, la qualité de l’eau potable est bonne et celle des cours d’eau est en nette progression. La pollution des sols est très localisée dans la région, mais les risques de contamination indirecte de l’eau subsistent. La production de déchets peut aussi avoir un impact direct ou indirect sur la diffusion de matières et substances polluantes. Disposer d’un environnement sain et d’une alimentation de qualité doit être un objectif régional. Les situations de sur-exposition et de multi-exposition, tout comme les risques sanitaires émergents doivent faire l’objet d’un suivi attentif.

La santé publique et le bon état écologique des milieux naturels nécessitent ainsi la maîtrise des émissions de polluants issus des différentes activités (industrielles, urbaines, touristiques ou agricoles) et la généralisation des pratiques écologiques (agriculture biologique, réduction des pollutions et déchets à la source, nature en ville, utilisation de matériaux sains, développement de filières écologiques, etc.). Les services publics s’attachent à surveiller la qualité des milieux au regard des critères sanitaires et réglementent les activités pour limiter les impacts. La plupart des pollutions massives, notamment industrielles, ont ainsi fortement régressé. Mais les études épidémiologiques mettent aujourd’hui plutôt en évidence les effets d’une exposition chronique à un polluant, ce qui peut être tout autant nocif pour la santé.

De nombreux acteurs et associations mènent des actions visant à réduire les pollutions. Les acteurs et les élus sont de plus en plus impliqués pour la préservation de la qualité et du cadre de vie. Il convient de poursuivre cette dynamique, notamment pour impulser des changements de comportement citoyens, mais aussi pour poursuivre l’effort de recherche afin de mieux appréhender les liens de causalité entre l’environnement et la santé.

1. Réduire les expositions des populations et des milieux aux polluants et nuisances

Émissions dues aux transports, usage grandissant de produits chimiques, parc de bâtiments trop énergivore, etc. : la dégradation de l’environnement par certaines pratiques et activités humaines est aujourd’hui avérée.

Des efforts sont à entreprendre rapidement pour réduire les pollutions à la source d’une part et limiter l’exposition des populations aux polluants d’autre part.

L’amélioration de la qualité de l’air est l’une des priorités régionale. Les études locales montrent que la mauvaise qualité de l’air entraîne des développements et aggravations de pathologies, des problèmes cardiorespiratoires et des décès anticipés. Les risques sont liés aux épisodes ponctuels de pollution, mais aussi et surtout à une exposition chronique. L’amélioration de la qualité de l’air passe par la réduction des consommations d’énergie ; la majorité des émissions polluantes ayant pour origine la combustion des énergies fossiles. Les mesures nationales et régionales sont ainsi essentiellement orientées vers la réduction des émissions des principaux émetteurs : transports, industries et habitat (voir « M aîtriser la consommation énergétique et limiter les émissions atmosphériques »). Des Plans de Protection de l’Atmosphère imposent également des mesures locales concrètes, mesurables et contrôlables.

Pour protéger la qualité de l’eau, il importe de maîtriser les effluents pouvant contaminer les nappes et cours d’eau, notamment ceux d’origine agricole (phytosanitaires et engrais). (Voir aussi « Améliorer la qualité de l’eau et des milieux »). Le plan Ecophyto vise par exemple à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires au niveau des agriculteurs, mais aussi des collectivités (gestion des espaces verts) ou des particuliers.

D’autres expositions à des pollutions ou nuisances peuvent provenir du bâtiment (qualité de l’air intérieur), des sols (sites industriels pollués), d’agents chimiques ou biologiques ou encore du bruit, ressenti comme une nuisance majeure et une atteinte à la qualité de vie. Le changement climatique renforce le développement des plantes allergisantes et la propagation de maladies
vectorielles (dengue, chikungunya, etc.). Diverses mesures sont mises en place pour lutter contre ces expositions et nuisances : mesures réglementaires (bruit), diagnostics et nouvelles mesures de réhabilitation des friches industrielles issues de la loi ALUR (sols), enquêtes environnementales (monoxyde de carbone), suivi (amiante), mesures d’activité (radon), incitation au dépistage
(plomb), inspections (légionellose)…

Un même territoire peut être soumis à différentes expositions, notamment aux abords des principales infrastructures ou des centres industriels : pollutions atmosphérique et nuisances sonores s’y superposent, avec des conséquences sanitaires encore trop méconnues. Aux inégalités géographiques peuvent s’ajouter des inégalités sociales : le facteur pauvreté peut aggraver ces risques sanitaires par une mauvaise alimentation ou un accès aux soins difficile. L’exigence d’une justice sociale doit être réaffirmée pour les populations les plus vulnérables qui cumulent les risques santé-environnement.

Les mesures de partage des connaissances et de sensibilisation de la population sont des leviers essentiels des politiques de prévention des risques et de santé environnementale : connaissance des sources d’exposition aux pollutions, diffusion des bonnes pratiques comportementales en cas de pollution accidentelle ou chronique. Des organismes de surveillance et d’alerte existent (ARS, Air PACA, etc.) et leurs actions doivent être développées.

Les différentes politiques sectorielles doivent ainsi poursuivre leurs efforts pour accompagner et anticiper les exigences réglementaires en matière d’émissions de polluants. Un effort de rattrapage du retard dans la mise en place des transports en commun doit être mené (projet de ligne nouvelle, tramway, Bus à Haut Niveau de Service, etc.). Le plan Ecophyto 2018 et les exigences réglementaires en matière d’émissions de polluants doivent rapidement être mises en oeuvre. Il est essentiel de renforcer la prise en compte de cette thématique transversale dans les documents d’urbanisme et les projets d’aménagement, afin de ne pas exposer de nouvelles populations.

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Prise en compte de l’enjeu dans les schémas régionaux

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SCHEMAS PRINCIPAUX OBJECTIFS OU ORIENTATIONS
SRADDT 2C : Mieux articuler alimentation santé et environnement
SRCAE AIR 1 : Réduire les émissions de composés organiques volatils précurseurs de l’ozone afin de limiter le nombre
et l’intensité des épisodes de pollution à l’ozone

AIR2 : Améliorer la connaissance sur l’origine des plans atmosphériques et efficacité des actions envisageables

AIR3 : Se donner les moyens de faire respecter la réglementation vis-à-vis du brûlage à l’air libre

AIR4 : Informer sur les moyens et les actions dont chacun dispose à son échelle pour réduire les émissions de polluants atmosphériques ou éviter une surexposition à des niveaux de concentration trop importants

AIR5 : Mettre en oeuvre, aux échelles adaptées, des programmes d’actions dans les zones soumises à de forts risques de dépassements ou à des dépassements avérés des niveaux réglementaires de concentration de polluants (particules fines, oxydes d’azote)

AIR6 : Conduire, dans les agglomérations touchées par une qualité de l’air dégradée, une réflexion globale et systématique sur les possibilités d’amélioration, en s’inspirant du dispositif ZAPA

AIR 7 : dans le cadre de l’implantation de nouveaux projets, mettre l’accent sur l’utilisation des Meilleures Techniques Disponibles et le suivi de Bonnes Pratiques Environnementales, en particulier dans les zones sensibles d’un point de vue de la qualité de l’air

ADAPT3 : Evaluer et améliorer en continu les dispositifs régionaux et départementaux de veille, de surveillance,
d’alerte et de gestion opérationnelle des risques sanitaires en lien avec le changement climatique

SDAGE (2010-2015) OF2 : Concrétiser la mise en oeuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques > préserver la santé publique

OF5 : Lutter contre les pollutions, en mettant la priorité sur les pollutions toxiques et la protection de la santé

  • E : Evaluer, prévenir et maîtriser les risques pour la santé
PRSE2 Sécuriser et garantir l’accès de tous à une ressource de qualité afin de réduire les effets sanitaires liés aux différents usages de l’eau

  • Action 1 : Réduire l’exposition de la population aux agents présents dans l’eau ayant un fort impact sur la santé
  • Action 3 : Informer et communiquer sur l’eau et la santé
  • Action 4 : Améliorer la connaissance sur l’eau et la santé



Réduire et contrôler les expositions à la pollution atmosphérique ayant un impact sur la santé

  • Action 6 : Réduire l’exposition à la pollution aux particules
  • Action 7 : Réduire les autres expositions à fort impact sanitaire
  • Action 8 : Informer et communiquer sur l’air et la santé



Favoriser la connaissance, la recherche, l’information et l’éducation sur les risques sanitaires actuels et émergents liés à l’environnement

  • Action 10 : Promouvoir et partager l’information en santé environnement
  • Action 11 : Sensibiliser, former et éduquer en santé environnements
  • Action 12 : Améliorer la connaissance en santé environnement
PASE Orientation 1-a : Prévenir les risques majeurs et réduire la vulnérabilité des citoyens (prévention des risques sanitaires)
PRPGDD 5/ Risques et santé : optimiser l’utilisation des évaluations des risques sanitaires et valoriser le travail des CLIS (Commissions Locales d’Information et de Surveillance)
SRML Enjeu n°4 : Préserver la qualité des écosystèmes et la biodiversité

4.1 : Lutter contre les pollutions d’origine terrestre et maritime (surveiller les risques sanitaires)

ANALYSE
Les liens entre santé et environnement font l’objet du PRSE2. Le Plan régional santé environnement (PRSE) 2009-2014 a retenu trois thématiques prioritaires (eau, air et connaissance), déclinées en 222 projets concrets et territorialisés pour répondre aux conséquences sanitaires à court et moyen terme de l’exposition de certaines pollutions. D’autres schémas thématiques évoquent le sujet (SRCAE, SDAGE, PASE, PPGRD, SRML, projet de CPER).

En revanche, la difficulté à démontrer les liens de cause à effet conduit à des discours et/ou des actions pas toujours clairement priorisés, et donc lisibles pour les citoyens (par exemple, la réceptivité sur les mesures de réduction de vitesse pour lutter contre la pollution de l’air, considérées comme essentiel par les uns, comme purement symboliques par les autres) : une clarification des faits et un partage bien établi des priorités et des ambitions permettront une action publique plus efficace, parce que mieux comprise.

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2. Prendre en compte les risques émergents

Les risques dits émergents concernent les situations pouvant induire de nouveaux risques et pour lesquels les effets sur la santé ne sont pas toujours connus. Les progrès scientifiques et l’innovation technologique, donnent en effet lieu à l’apparition de nouveaux dangers potentiels, car sans recul suffisant sur les effets à moyen ou long terme.

Les champs électromagnétiques, de plus en plus présents dans notre environnement, interrogent la population sur les risques potentiels pour la santé d’une exposition à long terme.

Les nanoparticules sont aujourd’hui utilisées dans de nombreux domaines (cosmétique, textile, médicaments anticancéreux, etc.) alors que leurs effets sur l’organisme ne sont pas parfaitement connus. Elles présentent en effet des propriétés différentes des mêmes composés de taille plus importante, ce qui laisse présager un danger pour la santé.

De manière générale, la multiplication de nouvelles substances chimiques, et des perturbateurs endocriniens (substances suspectées en cours d’évaluation telles que les bisphénols, méthyl tert-butyl éther, toluène, O-phénylphénol, perfluorés, phtalates…) présents en permanence dans notre quotidien, inquiètent du fait de la méconnaissance de leurs effets sur la santé. Ces substances sont présentes aussi bien dans les produits ménagers, de jardinage ou de construction que dans les appareils électroniques ou les produits de combustion. L’exposition peut être directe (contact ou inhalation) comme indirecte (via l’alimentation).

La sécurité des aliments étant essentielle, le développement de signes de qualité permet de garantir la qualité de la production et limite les intrants. Le label Agriculture Biologique par exemple interdit l’utilisation de produits chimiques de synthèse. PACA est la première région française en part de l’agriculture biologique dans la production agricole et la demande sociétale importante permet actuellement une bonne évolution des conversions.

Les effets de ces risques émergents n’étant pas encore établis, la première mesure de prévention est la mesure de précaution, puis lors d’un épisode de danger, le dispositif d’alerte. Le développement de la recherche permettra de pallier le manque de connaissance actuel des effets potentiels de ces risques sur la santé et sur l’environnement. Enfin, la sensibilisation et l’information du public peuvent permettre de faire évoluer les comportements vers une meilleure prise en compte des risques.

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Prise en compte de l’enjeu dans les schémas régionaux

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SCHEMAS PRINCIPAUX OBJECTIFS OU ORIENTATIONS
SDAGE (2010-2015) OF5 : Lutter contre les pollutions, en mettant la priorité sur les pollutions toxiques et la protection de la santé

A : Poursuivre les efforts de lutte contre les pollutions d’origine domestique et industrielle

PRSE2 Sécuriser et garantir l’accès de tous à une ressource de qualité afin de réduire les effets sanitaires liés aux différents usages de l’eau

Action 1 : Réduire l’exposition de la population aux agents présents dans l’eau ayant un impact fort sur la santé

Favoriser la connaissance, la recherche, l’information et l’éducation sur les risques sanitaires actuels et émergents liés à l’environnement

Action 11 : Sensibiliser, former et éduquer en santé environnement

SRML Enjeu n°4 : Préserver la qualité des écosystèmes et la biodiversité
4.1 : Lutter contre les pollutions d’origine terrestre et maritime (polluants émergents)
ANALYSE
Les risques émergents ne sont quasiment jamais évoqués directement dans les schémas (à l’exception du PRSE2) et doivent bénéficier d’une meilleure visibilité eu égard aux impacts sur la santé publique.

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