Passer du citoyen sensibilisé aux problèmes environnementaux au citoyen acteur et engagé


Précédent | Articles | Suivant

{{}}

{{}}

En région, la mobilisation des acteurs locaux sur certaines questions environnementales est traditionnellement forte, notamment du fait du poids des risques naturels et technologiques ou de la relativement mauvaise qualité de l’air. Les habitants aspirent à préserver leur cadre de vie et la richesse de leur territoire.

Le milieu associatif est bien développé et diversifié. Les nombreux partenaires publics sont bien organisés en réseau. Les démarches de concertation sont largement répandues et les instances de discussion des politiques environnementales se développent (Conseil maritime de façade, instance Grenelle en mer, Assemblée pour une Gouvernance Opérationnelle de la Ressource en eau et des Aquifères, etc.).

Des réussites de démarches partenariales et de projets de territoires transversaux sont également à noter, qu’ils soient permanents (Parcs naturels régionaux, Agendas 21 locaux, EcoQuartiers, gestion concertée de l’eau, etc.) ou ponctuels. De nombreux observatoires en ligne permettent une amélioration et une diffusion de la connaissance entre spécialistes ou avec le grand public.

Le bilan global régional est cependant décevant à l’échelle individuelle : l’empreinte écologique des habitants, que ce soit pour les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau et d’électricité ou la production de déchets, est supérieure à la moyenne nationale.

La mobilisation citoyenne, quant à elle, est souvent contradictoire : sur de nombreuses thématiques, la prise de conscience est réelle, mais l’action effective des individus reste à améliorer. Ce peut être pour des problèmes de coût (rénovation énergétique des bâtiments, typiquement), mais souvent du fait d’un sentiment diffus que les efforts « utiles » sont à faire par les autres ou chez les autres : pollution de l’air et émission de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, gestion des risques naturels, artificialisation des espaces…

1. Mobilisation citoyenne : développer une culture environnementale opérationnelle

L’action publique doit viser à rendre opérationnelle la prise de conscience des enjeux environnementaux qui s’est diffusée dans la population : les citoyens semblent en majorité sensibilisés aux grands enjeux, mais leurs actes quotidiens ne traduisent pas concrètement un engagement réel.

Par ailleurs, des lieux de participation des citoyens aux décisions ayant un impact sur l’environnement (plans et projets) existent, notamment au travers du processus d’enquête publique environnementale, mais la mobilisation des citoyens reste cependant insuffisante.

La prise de conscience diffère selon les sujets : elle est lacunaire notamment sur le sujet des continuités écologiques, de la pression de l’urbanisation ou des risques technologiques. La perception de certains enjeux semble aussi différer pour les habitants de la ville ou de la campagne concernant notamment les sujets de la préservation de l’agriculture ou l’amélioration du cadre de
vie. La qualité de l’eau mobilise moins, sans doute parce que les principaux problèmes ont été correctement traités, d’où une faible prise de conscience des nouveaux enjeux. Inversement, la prise de conscience sur le traitement des déchets progresse dans une région qui est depuis longtemps en retard sur ce point.

Ratios de consommation d’eau par habitant, énergie renouvelable chez les particuliers, rénovation énergétique des bâtiments, recyclage des déchets, régulation des vitesses de conduite, propreté urbaine, respect des modes doux, etc. : les marges de progression dans la région sont réelles, et supposent que chacun se sente davantage acteur au quotidien.

Deux principaux leviers peuvent être mis en oeuvre :

  • L’exemplarité des collectivités locales : que ce soit dans leur propre pratique (par exemple, arrosage public, éclairage urbain, etc.), dans l’offre de service qu’elles proposent (modes doux, entretien écologique des espaces publics, aide aux particuliers pour la maîtrise de l’énergie, etc.) et dans la cohérence des politiques des différents acteurs publics ;
  • La coordination des acteurs de l’éducation citoyenne : collectivités locales, associations d’éducation à l’environnement et au développement durable, milieu scolaire, etc. Il s’agit d’unir les efforts pour agir et pour mieux cibler les actions (plate-forme régionale de concertation pour l’éducation à l’environnement et au développement durable animée par le GRAINE PACA).

La mise en pratique des politiques publiques doit ainsi être impulsée par la sensibilisation, la formation et l’éducation pour encourager les changements de pratiques et pour l’adoption de comportements éco-responsables dans la sphère professionnelle et privée.

L’un des objectifs du Profil Environnemental Régional est justement de mieux informer le public, afin de lui permettre d’intervenir de manière plus efficace et plus responsable dans les décisions publiques impactant l’environnement.

{{}}


Prise en compte de l’enjeu dans les schémas régionaux

{{}}

SCHEMAS PRINCIPAUX OBJECTIFS OU ORIENTATIONS
SRADDT Sensibiliser et former à l’environnement

Conforter les initiatives et les réseaux pour partager les ressources et les savoirs-faire

Développer la responsabilité sociale et environnementale des organisations et des territoires

SRCAE T6 : Encourager des modes de vie et de consommation plus sobres en énergie et respectueux de l’environnement

AIR2 : Améliorer la connaissance sur l’origine des plans atmosphériques et efficacité des actions envisageables

ADAPT 2 : Renforcer et développer localement une culture du risque naturel et relancer une culture de l’eau

SGB OS 4 : Une relation durablement bénéficiaire et qui ne laisse pas de dette

  • 4.1 : Révéler la biodiversité comme source et facteur de développement économique durable et innovant pour injecter du dynamisme dans tous les territoires de la région



OS 5 : Une relation que nous contribuons tous à renouveler par nos projets et initiatives

  • 5.1 : S’appuyer sur les projets et initiatives des acteurs locaux pour entraîner un vaste mouvement ancré dans les réalités de terrain, par et pour la biodiversité
  • P10 : Sensibiliser - informer - former : mobiliser les acteurs
SOURSE Gouverner

3. Responsabiliser élus, citoyens et usagers

PRSE2 Sécuriser et garantir l’accès de tous à une ressource de qualité afin de réduire les effets sanitaires liés aux différents usages de l’eau

Action 3 : Informer et communiquer sur l’eau et la santé

Réduire et contrôler les expositions à la pollution atmosphérique ayant un impact sur la santé
Action 8 : Informer et communiquer sur l’air et la santé

Favoriser la connaissance, la recherche, l’information et l’éducation sur les risques sanitaires actuels et émergents liés à l’environnement

Action 10 : Promouvoir et partager l’information en santé environnement

Action 11 : Sensibiliser, former et éduquer en santé environnements

PASE Orientation n°2-C : Développer une industrie, un tourisme et une agriculture durables
PRPGDD 3/ Favoriser la valorisation matière des déchets dangereux (sensibiliser, former et accompagner l’ensemble des producteurs de déchets et sensibiliser aux bonnes pratiques de gestion et au tri)
SRML Enjeu n°2 : Favoriser la qualité de vie et lutter contre les risques d’exclusion et les disparités sociales et territoriales sur le littoral
2-2 : Développer la culture maritime régionale et favoriser l’appropriation des politiques maritimes par les citoyens.
CIMA Mesure 2 : La préservation des ressources et la qualité de l’espace (appui sur les réseaux d’éducation à
l’environnement)
CPER (2015-2020) Mesure 4.1.3 : développer l’écocitoyenneté, promotion, soutien et éducation
ANALYSE
L’enjeu de la mobilisation citoyenne est souvent traité en arrière-plan ou de manière transversale et diffuse dans les différents schémas régionaux, que ce soit en termes de sensibilisation, de développement des connaissances ou de développement de réseaux.

Les différents schémas prévoient en général un volet concertation et communication, sans mesurer le risque de saturation des citoyens et des représentants de la société civile devant la multiplication des informations et des sollicitations pour participer aux instances de démocratie participative.

Une réflexion sera sans doute inévitable sur une mobilisation plus efficace de toutes les énergies aujourd’hui trop dispersées :

  • mise en cohérence des stratégies de sensibilisation sur les enjeux environnementaux, de façon à éviter les interférences entre messages ;
  • optimisation des lieux de gouvernance pour éviter une dispersion des temps et des énergies ;
  • réflexion pour une organisation optimale des lieux et supports de partage de la connaissance.

{{}}

2. Développer la gouvernance et le partage des connaissances

Les outils de gouvernance sont multiples : partage de la réflexion et de la prise de décision, répartition des responsabilités, dispositifs réglementaires, multiplication des lieux de concertation et de gouvernance, leviers de financement, etc. Ils fonctionnent relativement bien sur certaines thématiques : la gestion de l’eau, la gestion des risques, la lutte contre les nuisances sonores et
la pollution de l’air ou la protection de la biodiversité par exemple.

Cependant, malgré les moyens techniques et financiers mis en place, certains sujets pourraient être davantage concertés et partagés pour :

  • une meilleure coordination des interventions pour le développement des énergies renouvelables et le renforcement des filières environnementales innovantes ;
  • la clarification des priorités et des responsabilités dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et dans l’anticipation du changement climatique ;
  • la coordination des politiques publiques dans la maîtrise de la pression d’urbanisation ;
  • la réponse aux enjeux financiers de la rénovation énergétique des bâtiments.

La réussite des politiques publiques pour assurer la mise en place de la transition écologique et énergétique nécessite d’associer et de mobiliser le plus largement possible les acteurs de la région : collectivités, entreprises et citoyens. Cela est déjà le cas pour l’élaboration et la territorialisation des grands schémas en matière d’environnement (SRADDT, SRCAE, SRB, SOURSE, Agenda 21 régional et locaux, etc.), mais l’enjeu est bien d’articuler ces différentes phases de concertation qui mobilisent souvent les mêmes représentants socio-économiques ou de la société civile.

Les instances de concertation régionales et locales élargies se développent progressivement : SPPPI, CYPRES, Comités de bassin, AGORA, etc. Une meilleure synergie entre l’ensemble des acteurs, notamment publics et privés, pourrait être visée, ainsi que le développement des partenariats entre les entreprises, les acteurs institutionnels et le monde universitaire.

Les connaissances environnementales quant à elles sont multiples grâce à la mobilisation de nombreux acteurs, mais doivent encore être renforcées, ce qui peut nécessiter un effort de recherche sur certains sujets (par exemple sur les pollutions émergentes). De nombreux outils, de type observatoire ou base de données, sont déjà disponibles pour permettre de partager et de valoriser l’ensemble des connaissances. Il convient cependant de poursuivre cette dynamique de diffusion des connaissances et de faciliter l’accès à toutes ces sources d’information. C’est un des objectifs du Profil Environnemental, en ligne sur les sites internet de la DREAL et de la Région, et qui fonctionne comme un portail vers tous les sites et acteurs utiles pour chacune des thématiques
environnementales.

{{}}


Prise en compte de l’enjeu dans les schémas régionaux

{{}}

SCHEMAS PRINCIPAUX OBJECTIFS OU ORIENTATIONS
SRDE Axe VII - la démarche participative, le partenariat institutionnel et l’animation économique régionale
SRCAE T1 : Renforcer l’action des collectivités dans les domaines de l’énergie et du climat, au travers des démarches de plans climat-énergie territoriaux
T3 : Améliorer les connaissances sur les sujets climat, air énergie
T4 : Mobiliser les dispositifs de financement existants et promouvoir les dispositifs financiers innovants
SRCE Orientation stratégique 3 : Développer des solutions écologiques de demain en anticipant sur les nouvelles sources de fragmentation et de rupture

ACTION 15  : Développer les connaissances et l’organisation des données

ACTION 16 : Ouvrir le champ de la recherche, du développement et de l’expérimentation sur de nouvelles réflexions

SGB OS1 : Une relation fondée sur la connaissance

  • Action 1 : développement et partage de la connaissance
  • 1.1 : Mobiliser tous les acteurs dans le développement des connaissances
  • 1.2 : Valoriser les savoir-faire comme un levier essentiel de l’action chez toutes les catégories d’acteurs



OS 3 : Une relation équilibrée et cohérente dans l’aménagement du territoire et des politiques publiques

  • 3.1 : Ancrer la biodiversité au coeur de l’aménagement du territoire, pour la valoriser et la préserver, en juste équilibre avec les autres enjeux des hommes, dans une perspective à long terme
  • 3.2 : Assurer la prise en compte de la biodiversité dans l’ensemble des stratégies politiques et des actions publiques



OS 5 : une relation que nous contribuons tous à renouveler par nos projets et nos initiatives

  • Action 9 : Appuyer et s’appuyer sur les initiatives des acteurs locaux
SOURSE Savoir

  • 1. Développer des approches pluridisciplinaires et des outils pour améliorer la connaissance de l’eau et de ses usages
  • 2. Encourager la mise au point de solutions créatives par la recherche, l’innovation et l’expérimentation



Gouverner

  • 1. Passer d’une solidarité intra-usages à une solidarité inter-usages et inter-territoires
  • 2. Accompagner et renforcer les gouvernances locales de l’eau
  • 3. Responsabiliser élus, citoyens et usagers
  • 4. Décliner la nouvelle stratégie régionale dans les démarches et politiques locales de gestion de l’eau
  • 5. Décliner la nouvelle stratégie régionale dans les politiques d’aménagement du territoire
SDAGE (2010-2015) OF4 : Renforcer la gestion locale de l’eau et assurer la cohérence entre aménagement du territoire et gestion de l’eau
PRSE2 Sécuriser et garantir l’accès de tous à une ressource de qualité afin de réduire les effets sanitaires liés aux différents usages de l’eau

  • Action 4 : Améliorer la connaissance sur l’eau et la santé
  • Action 5 : Gouvernance



Réduire et contrôler les expositions à la pollution atmosphérique ayant un impact sur la santé

  • Action 6 : Réduire l’exposition à la pollution aux particules
  • Action 7  : Réduire les autres expositions à fort impact sanitaire
  • Action 9 : Gouvernance



Favoriser la connaissance, la recherche, l’information et l’éducation sur les risques sanitaires actuels et émergents liés à l’environnement

  • Action 12 : Améliorer la connaissance en santé environnement
PASE Orientation 2-b : Favoriser la coopération entre les entreprises, le système éducatif, la recherche et l’enseignement supérieur dans une perspective convergente d’innovation
Orientation n°5-b : Adapter la gestion de l’Etat aux impératifs de dialogue, d’efficience et d’écoresponsabilité
SRDT Objectif de responsabilité : aide au départ en classe découverte
PRPGDD 8/ Gouvernance et concertation : organiser une communication et une concertation régulières sur la gestion des déchets dangereux autour du PRPGDD, et mettre à profit tout événement sur un territoire concernant entre autres les thématiques de l’environnement et du développement durable, pour communiquer sur les déchets dangereux.
SRML Enjeu n°1 : Développer l’emploi, l’économie et la formation maritime et littorale

  • 1-4 Développer la recherche dans les secteurs clefs de l’économie régionale et favoriser l’innovation.



Enjeu n°5 : Développer les partenariats avec les territoires de projets et favoriser la bonne gouvernance des politiques maritimes et littorales

  • 5-2 Contribuer à la bonne gouvernance des politiques maritimes et littorales sur le territoire régional.



Enjeu n°6 : Contribuer aux politiques maritimes et littorale euro-méditerranéennes et développer la coopération décentralisée dans le domaine de la mer

  • 6-2 : Contribuer à l’élaboration et à la mise en oeuvre d’une politique maritime intégrée en Méditerranée et en Europe (réseaux)
ANALYSE
La grande majorité des schémas régionaux identifie le besoin d’acquisition et de partage de
connaissances, mais souvent de manière diffuse. La nécessité de renforcer la gouvernance, les démarches partenariales et les échanges est elle aussi évoquée de manière transversale dans les schémas régionaux.

{{}}


Précédent | Articles | Suivant

Partager la page

S'abonner