Wébinaire Point de situation de la filière photovoltaïque



Ce jeudi 18 décembre 2025, la DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur a organisé un wébinaire régional d’information et d’échange en forme de point de situation de la filière photovoltaïque, à la demande du Préfet de région.

Le diaporama est disponible ici.

Le photovoltaïque en Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est tout à la fois :

    • un territoire historiquement lié à l’énergie tant pour la production (mines de charbon à Gardanne, hydroélectricité sur la Durance, le Rhône etc.), le transport (lignes THT, port pétrolier de Lavéra…), la conversion (centrales combinées gaz à Fos-sur-Mer et Martigues), que le stockage d’énergie (dépôts pétroliers à Fos, stockages souterrains à Manosque)
    • un territoire disposant d’atouts indéniables en termes de paysages (qui est un moteur économique par le tourisme), de biodiversité (nos départements présentent les plus hauts taux de diversité de faune et flore de France métropolitaine) et de patrimoine, à préserver d’urgence, ce qui entraîne un certain nombre de protections : nombreuses espèces protégées, 16% du territoire régional situé en zone de protection du patrimoine…
    • un territoire également soumis au risque incendie, présentant de nombreux enjeux militaires, d’aviation civile ou encore de préservation des terres agricoles

    En Provence-Alpes-Côte d’Azur, ces enjeux sont plus concentrés qu’ailleurs : 50% des Parcs nationaux de France métropolitaine, un tiers du territoire au sein d’un Parc Naturel Régional, 60% du territoire en aire protégée…
    Cela vient réduire fortement les espaces compatibles avec l’implantation de projets de photovoltaïque au sol.

  • La filière photovoltaïque s’est développée précocement dans la région, qui a été une vitrine du PV au sol entre 2010 et 2018. Il s’agit encore aujourd’hui de la région la plus densément maillée de photovoltaïque (avec 82 kW/km² en moyenne, soit le double de la moyenne nationale). Il existe toutefois une disparité forte entre les département les plus dynamiques (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-de-Haute-Provence) et les département les moins dotés (Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes).
    Bien que les plus grandes installations au sol (> 1MW) ne représentent que 0,5% du nombre d’installations PV dans la région, elle produisent 60% de l’électricité photovoltaïque régionale. Les installation de grandes toitures, ombrières et petit PV au sol (entre 36kW et 1MW) représentent 22% de la puissance installée et les plus petites installations (<36kW) 15%.
    Le développement du photovoltaïque sous toutes ses formes est nécessaire.

  • Avec 324 MW supplémentaires, 2024 représente la meilleure année de raccordement du photovoltaïque dans la région. Toutefois, l’essor des puissances raccordées de petites puissances (<36kW) et de moyennes puissances (de 36kW à 1MW) cache une baisse drastique des puissances raccordées pour les plus grands parcs (-40% sur deux ans). Des éléments détaillés sont présentés sur la page dédiée ici.
    Les perspectives de développement des grands parcs photovoltaïques en région ne sont pas bonnes : le rythme de raccordement actuel s’aligne sur celui de région plus au nord (Pays de la Loire, Centre-Val-de-Loire), le vivier de projets en instruction se tarit (moins de projets qu’en Hauts-de-France), moins de lauréats des appels d’offres nationaux et un Schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables (S3REnR) qui peine à se remplir.

  • De récentes évolutions réglementaires risquent de freiner encore le développement des grands parcs au sol : interdiction des projets PV en zone forestière si le défrichement dépasse 25ha, comptabilisation des projets au titre de l’artificialisation des sols, mise en œuvre des documents cadres départementaux (en cours d’élaboration).
    Du côté des zones d’accélération définies par les communes, le photovoltaïque est la filière la plus souvent identifiée, en particulier concernant les toitures (plus de 100 000 zones), très loin devant le PV au sol (9 300 zones) et le PV en ombrière (6 300 zones). Un travail de croisement des zones d’accélération PV au sol avec les espaces identifiés dans les documents-cadres permettra d’éclairer la faisabilité de nouveaux projets.

  • Des perspectives de simplification sont attendues les projets soumis à évaluation environnementale (rehausse du seuil de soumission), sur le repowering photovoltaïque, sur l’identification de friches en zone littorale. Un accompagnement resserré des services de l’État est prévu pour de nouveaux types de projets photovoltaïques innovants en zones à faible enjeux (ex : PV linéaire).

  • Analyse des échanges en cours


L’agrivoltaïsme en Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • Le cadre réglementaire est décrit dans le Décret du 8 avril 2024 et l’Arrêté du 5 juillet 2024.

  • Les réticences historiques de la filière agricole face à l’agrivoltaïsme sont toujours présentes aujourd’hui malgré la réglementation qui définit et encadre strictement on développement.

  • La connaissance des effets de l’agrivoltaïsme sur l’agriculture s’améliore (observatoire de l’agrivoltaïsme, étude nationale de l’ADEME, mise en œuvre des méthodes ADEME Palier Essentiel et Palier Approfondissement)
    En 2026, les réflexions régionales sur l’impact de l’agrivoltaïsme sur l’élevage se poursuivront.

  • Analyse des échanges en cours


Le développement du photovoltaïque en toitures et ombrières

  • Le développement très fort du photovoltaïque su toiture que l’on observe depuis 3 ans (36% des puissances raccordées en 2024) se concentre tout particulièrement sur des territoires urbains et péri-urbains marqués par un nombre élevé d’habitat individuel pavillonnaire et de zones d’activités. C’est dans ces communes de l’aire toulonnaise, de l’aire avignonnaise, de la Côte d’Azur et du pourtour de l’étang de Berre que la densité de PV est la plus élevée, pouvant dépasser 1kW/ha.
    Toutefois, cela représente entre 0 et 3% des toitures qui sont solarisées dans chaque commune de la région. Le potentiel de solarisation en toiture reste donc immense.

  • La loi impose des obligations de solarisation ou végétalisation pour les toitures et parkings au-delà de certains seuils. Ces obligations doivent lancer une dynamique et une prise de conscience auprès des gestionnaires de bâtiments et de parkings.
    En Provence-Alpes-Côte d’Azur, une première étude du gisement établit à environ 55 000 le nombre de bâtiments dont la toiture est entre 500 et 1000m² et 28 500 le nombre de bâtiment d’une toiture supérieure à 1000m².
    En première approche, il semblerait que les toitures de très grande taille soient davantage solarisées dans les départements alpins que sur le littoral de la région.
    Malgré la présence de nombreuses zones de protection du patrimoine, les toitures en dehors de toute protection représentent un gisement considérable qui permettrait probablement de doubler la puissance PV installée dans la région.

  • Un groupe de travail co-animé par la DREAL PACA et la DRAC PACA, dédié au photovoltaïque en secteur protégé, a été lancé en 2023. Son objectif principal est d’accompagner le changement de regard sur les projets PV en zone patrimoniale protégée et de d’identifier les leviers pour que les projets s’insèrent plus facilement dans leur environnement.
    Ce groupe de travail a produit 3 guides ainsi que plusieurs fiches de recommandations.
    Il se réunira en 2026 pour réfléchir à l’intégration des ombrières de parking.

  • Enfin, dans un souci d’exemplarité, l’État souhaite solariser son patrimoine bâti. Un premier appel à manifestation d’intérêt (AMI) a permis de mener la solarisation de 8 sites, pour 1,3 MW. L’étape suviante est de réussir à massifier la solarisation. Pour cela, de nombreux défis doivent être relevés : la localisation précise du parc bâti et des surfaces de toitures disponibles, la sélection des bâtiments entrant dans l’obligation de solarisation ainsi que le croisement avec les zones protégées.
    Enfin, des questions technico-juridiques se posent pour identifier les meilleures solutions pour promouvoir la solarisation des toitures à des fins d’auto-consommation. Une réflexion sur les modèles juridiques et financiers disponibles est en cours (marché de partenariat, concession, MGP énergétique à paiement différé, boucle d’autoconsommation collective…

  • Analyse des échanges en cours



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