Sobriété foncière, qu’est-ce qu’on y gagne ?

Les débats sont nourris dès lors qu’on essaie de démontrer notre intérêt à agir en faveur de la sobriété foncière… Pour arriver à convaincre ceux qui ne le sont pas, faut-il prendre du recul, ou "parler concret" ? Deux façons de faire qui ont été approchées à l’occasion du mois de la sobriété foncière en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Une table-ronde pour prendre du recul sur notre mode de développement urbain

Patrick Henry, commissaire de l’exposition sur la sobriété foncière accueillie à Marseille tout au long du mois de septembre 2025, nous a fait le plaisir de sa présence lors de la journée d’inauguration le 2 septembre 2025.

Il a notamment animé un débat l’après-midi autour de cette question : "Sobriété foncière, qu’est-ce qu’on y gagne ? Débat sur les valeurs", en associant Maylis Desrousseaux (maîtresse de conférence à l’école d’urbanisme de Paris) et Christophe Leikine (France Villes et territoires durables).

Leurs interventions ont permis à l’auditoire de prendre un peu de recul sur nos modes de développement actuels et reconsidérer les enjeux de sobriété :

  • l’architecte Patrick Henry a proposé "un horizon commun pour un urbanisme de la bifurcation écologique et de la sobriété foncière". Son discours s’est appuyé sur de multiples références, nous faisant voyager dans le temps et dans l’espace, renvoyant autant à l’imaginaire collectif qu’à une réalité bien ancrée, et ouvrant des changements de regard sur nos pratiques.
  • la chercheuse Maylis Desrousseaux a appuyé son intervention sur la valeur des sols, insistant sur l’absence à ce jour de régime de protection des sols clairement défini et harmonisé, malgré une multifonctionnalité des sols reconnue et des indicateurs possibles pour la mesurer.
  • enfin Christophe Leikine a pointé du doigt les dérives de notre mode de développement et proposé des pistes de réflexion pour mieux connaitre, arbitrer et planifier en connaissance de cause.

Leurs supports de présentation sont en téléchargement en bas de cet article … merci à eux pour ce partage !

Des panneaux de sensibilisation sur les gains individuels et collectifs de la sobriété foncière

Les "gains" apportés par la sobriété foncière ont aussi fait l’objet d’un travail à vocation pédagogique en 2025 à l’initiative de la DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec le partenariat de l’agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (AGAM) et de l’agence d’urbanisme de l’aire toulonnaise et du Var (AUDAT.VAR).
Pour répondre à l’idée que la sobriété foncière est coûteuse, complexe, et non désirable, nous avons développé 3 panneaux pédagogiques pour démontrer la plus-value individuelle et collective que peut nous apporter une réduction de l’étalement urbain :
- le premier s’adresse aux habitants : Habiter plus près des centres, qu’est-ce que j’y gagne ?
Il illustre la qualité de vie apportée par la proximité des services, la ville du quart d’heure, et l’intérêt de pouvoir bénéficier d’une nature préservée.
- le deuxième s’adresse aux élus : Recentrer l’urbanisation de ma commune, qu’est-ce que j’y gagne ?
Il montre en quoi cette sobriété foncière, alliée à une redynamisation des centres, permet de gagner en attractivité et de faire des économies de fonctionnement.
- enfin le 3ème rappel des grands enjeux transversaux liés à une gestion économe de l’espace : Limiter l’artificialisation, qu’est-ce qu’on y gagne collectivement ?
La protection de la biodiversité, la limitation de notre vulnérabilité face aux risques naturels, la préservation de la ressource en eau ou encore la lutte contre le réchauffement climatique sont ainsi directement mis en lien avec la limitation de l’étalement urbain.

Merci à l’illustratrice de l’Agam, Louise Tudela, pour cette belle retranscription graphique !

Ces panneaux sont visibles sur le site de l’AGAM et dans le hall Zattara (16 rue Zattara) tout le mois de septembre 2025, à l’occasion du mois de la sobriété foncière !

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