Cas de l’ERS globale Martigues Lavéra

Initialement réalisée par les industriels présents sur la plateforme pétrochimique de Martigues de Lavéra, cette ERS a débuté en 2003. Pour des raisons méthodologiques (VTR, présentations, …), la DREAL a décidé à l’époque de financer en intégralité une nouvelle ERS globale. Cette nouvelle étude globale de Lavéra est réalisée par les pouvoirs publics pour évaluer l’impact sanitaire de l’ensemble des émissions industrielles impactant Martigues et ses environs et définir des priorités d’action en matière de réduction des émissions.

Elle prend en compte les émissions des zones industrielles de Martigues-Lavéra et de la Mède, ainsi que les transports routiers et maritimes.
Un travail collaboratif a été mené entre différents organismes :

  • coopération CIRE/ARS/DREAL
  • contribution des industriels et du GPMM (grand port maritime de Marseille)
  • participation de l’INERIS et de AIRFOBEP

La réalisation de cette étude a été suivie par un comité de pilotage associant les différents collèges représentants la société civile : Etat, industriels, collectivités, associations, syndicats (CHSCT de site) et expert (Ineris). Ce comité de pilotage s’est réuni lors des principales phases de l’étude afin de les valider.

5 étapes ont cadré cette étude :

Etape 1 : Inventaire des rejets industriels, routiers et maritimes

L’année de référence est l’année 2007, année où les données étaient les plus complètes au commencement de l’étude. L’année de projection était l’année 2012 afin d’inclure les futures activités industrielles envisagées et les objectifs de réduction.
Les polluants majoritairement émis sur la ZI de Lavéra-La Mède sont le SO2, le NO2, les COV (dont les aliphatiques C5-C8, le dichloroéthane, le monoéthylène glycol, le propylène, …) et les particules.

Etape 2 : Définition des scénarios d’exposition

Sur la base des habitudes comportementales :
inhalation de l’air contaminé par les émissions de polluants atmosphériques,
ingestion de sol superficiel contaminé par les retombées atmosphériques des émissions des sites,
ingestion de végétaux contaminés par transfert de la pollution du sol,
ingestion de produits d’animaux élevés localement et contaminés par transfert de la pollution dans la chaîne alimentaire à savoir la viande de mouton, la viande de volaille et les oeufs.

Etape 3 : Identification des effets toxiques et choix des traceurs

Les polluants issus de cette sélection sont :
pour les effets non cancérigènes : 14 substances dont le dioxyde de soufre pour l’inhalation et le vanadium pour l’ingestion
pour les effets cancérigènes : 22 substances dont les particules diesel pour l’inhalation et l’arsenic pour l’ingestion
Au final, 36 polluants ont été retenus pour réaliser l’étude des risques sanitaires.

Etape 4 : Estimation des expositions

L’estimation de l’exposition des populations a été réalisée par des modélisations normalisées et avec une validation des hypothèses par comparaison aux résultats des concentrations de SO2 mesurées par AIRFOBEP. Il a été considéré une exposition sur une durée de 30 ans pour trois catégories de personnes, et pour les populations résidant sur les communes de Port-de-Bouc, Martigues, Sausset-les-Pins et Châteauneuf-les-Martigues (La Mède).

Etape 5 : Caractérisation du risque sanitaire

La quantification du risque a été réalisée en comparant les niveaux d’exposition obtenus aux valeurs de référence à partir desquelles un effet sanitaire peut être observé.

Conclusions

L’évaluation des risques chroniques, en fonctionnement normal des installations, amène aux conclusions suivantes pour les populations :
1- l’indice de risque non cancérigène par inhalation pour le système respiratoire est jugé comme significatif. Les particules diesel sont le principal polluant responsable de ce risque.
2- l’indice de risque non cancérigène par ingestion est jugé comme non significatif pour tous les polluants à l’exception de l’arsenic provenant essentiellement du bruit de fond géochimique.
3- l’indice de risque cancérigène par inhalation est jugé significatif pour 4 polluants (particules diesel, benzène, 1,2-dichlroroéthane et le 1,3-butadiène).
4- l’indice de risque cancérigène par ingestion est jugé comme non significatif à l’exception de l’arsenic.
Les conclusions de l’étude ont été présentées le 23 juin 2011 à la sous-préfecture d’Istres. Le rapport et la présentation sont disponibles en ligne :
http://www.PACA.developpement-durable.gouv.fr/evaluations-de-risques-sanitaires-r246.html

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