Cas de l’ERS globale Fos/Mer

Pour répondre à l’inquiétude croissante exprimée par la population locale confrontée au cumul des
pollutions atmosphériques, notamment celles dues aux complexes industriels implantés autour de l’étang de Berre, les services de l’Etat (DRIRE, DDASS, DRASS et Cellule Interrégionale d’Epidémiologie) ont engagé un ensemble d’études permettant d’évaluer le niveau de risque pour la santé des habitants de cette zone géographique.

La Zone industrialo-portuaire de Fos-sur-mer rassemble un grand nombre d’industries. Leurs rejets
atmosphériques sont nombreux et de natures différentes. A la demande de la DRIRE PACA, une Evaluation des Risques Sanitaires globale liés aux activités de cette zone a été réalisée par BURGEAP, en partenariat avec NUMTECH pour la modélisation de la dispersion des émissions.

Cette étude, qui se situe dans une démarche d’évaluation, doit permettre de fournir l’information nécessaire pour mettre en place des plans de gestion et, si nécessaire, de réduction des émissions atmosphériques. De plus, l’étude intègre également un état futur en 2011 prenant en compte les futures activités industrielles ainsi que les progrès engagés en matière de réduction de leurs émissions atmosphériques.

La première étape de l’étude a consisté à réaliser un bilan complet de l’ensemble des émissions
atmosphériques
. Ont été prises en compte non seulement les émissions de sources fi xes industrielles mais aussi celles liées aux trafi cs maritimes et routiers. Le recensement des émissions a porté sur 24 sites industriels. Ces informations ont été renseignées pour 70 substances dont 28 substances ont été conservées comme « substances traceurs du risque ».

Pour l’ensemble des substances retenues, les effets cancérigènes ont été distingués des autres effets toxiques.

Afin d’estimer l’exposition des populations recensées, la modélisation a été réalisée sur l’ensemble du domaine d’étude, soit un domaine de 22 km sur 22 km.

Les scénarios d’exposition retenus dans l’étude ont été les suivants :

  • exposition par inhalation de l’air,
  • exposition par ingestion de sol au niveau des zones de retombées atmosphériques des émissions du site,
  • exposition par ingestion de végétaux, contaminés par transfert via le sol,
  • exposition par ingestion de viande de mouton, d’oeufs et de poissons et coquillages via la chaîne alimentaire,
  • exposition pour le nourrisson par ingestion de lait maternel.

 

Les résultats de cette étude montrent que la situation actuelle et future (simulation à l’horizon 2011) autour de la zone industrielle de Fos/Mer n’apparaît pas globalement préoccupante. En effet, pour les populations riveraines, la grande majorité des niveaux de risques calculés restent très faibles, très inférieurs par exemple à d’autres risques de la vie courante (accidents de la circulation, accidents domestiques, effets de certains comportements liés à l’usage du tabac et de l’alcool…) et inférieurs au niveau de référence pris en compte dans ce genre d’étude.

Cependant, quelques points plus sensibles restent à préciser :

  • mieux quantifier les émissions de poussières, autour du terminal minéralier, pour mieux apprécier l’impact sur la santé des travailleurs proches,
  • préciser l’origine et la forme chimique de l’arsenic mesuré dans la chair des poissons afin d’évaluer plus finement le risque sanitaire associé à leur ingestion,
  • poursuivre les efforts de réductions des pollutions de pointe liées aux émissions de dioxyde de soufre.
    Des programmes de réductions des émissions industrielles de fond (- 40 %) sont déjà engagés pour début 2011 (cf. partie sur les émissions industrielles dans l’air). Des nouveaux quotas d’émissions pendant ces épisodes de pointe ont été imposés récemment aux industriels concernés.
  • engager de nouvelles actions de réductions des émissions pour les polluants qui contribuent le plus au risque sanitaire, en particulier les oxydes d’azote, les poussières, et plus ponctuellement et localement le dichloroéthane ainsi que le chrome hexavalent (Cr VI).
  • mettre en place un suivi environnemental accru, voire un suivi sanitaire lorsque les résultats mettent en évidence des risques de pathologies particulières. Il faut préciser qu’une étude épidémiologique resterait quant à elle avant tout une démarche globale et ne permettrait pas d’apporter une réponse individualisée.

 

Les travaux sur cette étude se sont déroulés de 2005 à mi 2008 compte tenu de sa complexité.

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