Vides souterrains

Les vides souterrains sont

soit naturels,

soit creusés par l’homme depuis l’antiquité


Au cours des temps géologiques, par l’intermédiaire des eaux souterraines, la nature a créé des vides souterrains dans les massifs de roches calcaires, pour notre plus grand plaisir, c’est le cas des grottes et des gouffres.

Ces cavités naturelles paraissent stables à l’échelle humaine et sont en général explorées par les spéléologues et éventuellement ouvertes au public. Leur stabilité peut éventuellement être perturbée par l’action des hommes ou l’activité sismique.

Les vides souterrains créés par l’homme sont essentiellement liés à l’extraction des matériaux minéraux destinés à un usage industriel ou domestique. C’est le cas de la bauxite extraite dans le massif des Alpilles et le Var pour obtenir par transformation de l’aluminium, du gypse, que l’on trouve dans les Bouches du Rhône par exemple à Roquevaire et Saint Pierre les Martigues, dont la cuisson permet d’obtenir le plâtre, ou encore du charbon du bassin de l’Arc (Bouches du Rhône) que l’on brûle pour la production de chaleur ou d’électricité.

Ces vides souterrains de mine et de carrière, selon qu’ils sont encore en exploitation ou non, selon qu’ils sont issus de mine ou de carrières abandonnées ne sont pas régis par les mêmes réglementations.

Ils ont cependant tous été conçus pour des durées limitées et ne sont pas stables dans le temps. Ils ont été réalisés à une époque où n’existaient pas d’enjeux de surface au dessus des zones de travaux, ce qui permettait de ne pas
s’inquiéter des mouvements de sol qu’ils pouvaient entraîner. Ils ont pu quelquefois être remblayés mais pas systématiquement.

Ils sont soumis à différents phénomènes naturels d’érosion et d’oxydation en présence ou non d’eau qui entraînent une dégradation des ouvrages et/ou des terrains encaissant et qui peuvent conduire selon la méthode d’exploitation et la nature de la roche à des mouvements de terrain d’importance.

Ils peuvent conduire à la dégradation des constructions de surface : fissures dans les habitations, affaissements de chaussées pour les moins sérieux jusqu’à la ruine complète de l’ouvrage comme ce fut le cas du plus médiatisé d’entre eux : l’effondrement d’Auboué en octobre et novembre 1996 en Meurthe et Moselle.

La DREAL procède à un inventaire des vides liés aux anciens travaux souterrains.

Jusqu’en 1972, les carrières pouvaient être exploitées sans autorisation spéciale si ce n’est une déclaration auprès de la commune sur laquelle se trouvait l’extraction. Qu’elles soient souterraines ou à ciel ouvert, la loi ne prévoyait pas d’obligation en matière de remise en état en fin d’exploitation.

A partir de 1972 et jusqu’en 1993, la réglementation a évolué et toutes les nouvelles demandes devaient faire l’objet d’une autorisation préfectorale prise à l’issue d’une consultation administrative et d’une consultation du public par l’intermédiaire d’une enquête publique. Une remise en état des lieux était exigée à la fin des travaux dont l’objet visait des considérations à court terme (aspect, sécurité). L’arrêt de l’exploitation était sanctionné par un arrêté préfectoral qui donnait acte de la fin des travaux et qui déchargeait l’exploitant de toute responsabilité ultérieure sur le site.

En 1993, les carrières ont été intégrées dans la rubrique des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) sous la rubrique 2510. Elles sont donc dorénavant soumises aux dispositions du livre V du Code de l’Environnement. En plus de l’autorisation préfectorale nécessaire pour toute exploitation de carrière, elles font l’objet, en fin d’activité, d’un procès verbal de récolement stipulant que les travaux de remise en état sont exécutés conformément aux dispositions de l’arrêté préfectoral d’autorisation. Cependant, cette réglementation n’exonère par l’ancien exploitant si des désordres apparaissent après la fermeture du site. Cette évolution entraîne une plus grande attention sur le devenir à moyen et long terme du site pendant et en fin d’exploitation.

Les vides souterrains issus d’exploitation de carrière que l’on a repéré dans la région sont issus de sites qui ont le plus souvent été arrêtés avant 1970, et de toute façon avant 1993. Les désordres qui peuvent se produire ne sont plus sous la responsabilité de l’exploitant mais en théorie de celle du propriétaire et de la commune. L’état conserve une obligation de prévention, et, face à un risque de mouvement de terrain, il peut recourir à des Plans de Prévention des Risques (PPR) naturels pour faire connaître et imposer des dispositions techniques et d’urbanisme applicables à ces sites.

Dans la région, les exploitations de gypse de Roquevaire et de Saint Pierre les Martigues dans les Bouches du Rhône sont des anciennes carrières qui ont laissé des vides souterrains.

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