Restrictions d’utilisation de l’eau en période de sécheresse :

Suite à l’épisode de sécheresse 2017 en Provence-Alpes-Côte d’Azur qui s’est démarqué par son ampleur et sa durée, une enquête a été menée par Michel Perrel, chef de projet Durance à la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, de septembre à novembre 2017, sur les 6 départements de la région, afin de mieux connaître la connaissance et la perception, par la population, des restrictions d’utilisation de l’eau en situation de sécheresse.

Pour obtenir une vision globale du sujet, ont été interrogés :

  • particuliers, consommateurs d’eau pour leurs besoins personnels,
  • irrigants, pour leurs besoins d’eau agricole
  • industriels, commerçants et artisans, pour leurs besoins professionnels,

720 personnes ont volontairement contribué à l’enquête en ligne, hébergée sur le site internet de la DREAL et diffusée par mailing. Cette participation importante souligne l’intérêt de la population pour la gestion de l’eau en période de sécheresse.

Il en ressort une incompréhension, notamment des particuliers, quant aux objectifs poursuivis par les restrictions et aux moyens employés par les pouvoirs publics, qui provient :

  • principalement de la méconnaissance de l’origine de l’eau utilisée et des multiples usages qu’elle dessert, chez 47 % des sondés. Or, comment peut-on être solidaire avec les autres usagers de l’eau si on ne connaît pas ces usagers ?
  • puis d’une méconnaissance des règles à observer, dans 40 % des cas. Comment peut-on avoir un comportement économe, adapté à l’intensité de la sécheresse, si on ne connaît pas les restrictions en vigueur ?
  • enfin pour les mieux informés, des différences de traitement entre usagers et entre territoires qui les empêcheraient d’adhérer à l’effort individuellement demandé, jugé inéquitable.

37 % seulement des sondés pensent que la majorité de la population respecte les mesures de restriction.

La grande proximité géographique voire l’imbrication entre des territoires desservis par des ressources en eau limitées d’une part, et un large territoire desservi par l’abondante ressource de la Durance et du Verdon, qui entraînent des restrictions différentes sur des territoires très proches, engendre des incompréhensions vis-à-vis de pratiques visibles, telles le lavage des voiries à grande eau dans les agglomérations et l’aspersion de cultures en plein jour.

Pour la grande majorité des sondés, tous les outils à disposition des pouvoirs publics doivent être employés pour organiser une réponse plus à la hauteur de cette problématique de plus en plus récurrente dans notre région :

  • une sensibilisation de la population aux enjeux liés à l’eau, dès le plus jeune âge
  • une démultiplication de l’information, sur la situation et les règles à appliquer, notamment envers les particuliers
  • des règles de partage de la ressource en eau plus cohérentes, équitables, transparentes, et apportant une réponse visible à des pratiques non comprises
  • des pouvoirs publics qui montrent l’exemple dans la gestion de leurs espaces et bâtiments
  • un renforcement des contrôles pour faire respecter les restrictions.

Les sondés suggèrent également que chacun peut faire des efforts utiles à son niveau : recourir à des cultures et des plantes moins gourmandes en eau, moderniser ses installations pour des matériels et process plus économes en eau, etc. Enfin, la tarification est clairement vue comme un outil à même de faire évoluer les comportements.

Ces résultats alimentent les réflexions en cours sur l’évolution des plans d’action sécheresse : une démultiplication de l’information, de la pédagogie, et un traitement plus équitable des usagers, en travaillant à leur échelle de compréhension de la problématique.

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