Parkings et inondation

L’épisode des 3 et 4 octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes a fait l’effet d’un électrochoc sur la dangerosité de pénétrer dans des parkings souterrains en période d’inondation. Si le « bon sens » était probablement de mise, le bilan dramatique de cet évènement a rappelé la nécessité de communiquer sur les bons comportements à adopter en cas d’inondation. De cet évènement sera menée chaque année, en période dite « de pluies méditerranéennes intenses », une campagne de sensibilisation aux bons comportements à adopter. Cet évènement va également
être révélateur (si les nombreux épisodes méditerranéens survenus notamment en 2009, 2010, 2011 et 2014 n’avaient pas été suffisants), d’une autre nécessité : celle de mener un plan d’actions spécifiques pour faire face aux phénomènes d’inondations pouvant impacter l’arc méditerranéen.

L’instruction du Gouvernement du 31 décembre 2015 relative à la prévention des inondations et aux mesures particulières pour l’arc méditerranéen face aux évènements météorologiques extrêmes va avoir comme objet de renforcer la mise en place de mesures de prévention aux inondations sur ce territoire (cf. Annexe
2). Parmi ces mesures, « la réduction de la vulnérabilité des habitations situées sur des terrains inondables, en ciblant particulièrement l’exposition des parkings souterrains aux phénomènes de ruissellements rapides » apparait comme une nouveauté et une première réponse aux problématiques soulevées par l’épisode de 2015.

Sur la base de cette instruction, la présente étude avait pour objectif de dresser un état des lieux de la réponse opérationnelle apportée par les services de l’Etat et les collectivités quant à la prise en compte des parkings (souterrains ou de surface) exposés aux inondations.

Les analyses ont été menées sous différents angles :

  • Urbanisme : de quelle manière les parkings sont-ils aujourd’hui pris en compte dans l’aménagement du territoire ? L’étude a pu démontrer toute l’importance des Plans de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) pour traiter de l’implantation des parkings et aires de stationnement en zone inondable. Mais au-delà de ces dispositifs (dont toutes les communes n’en sont actuellement couvertes), les Plans Locaux d’Urbanisme et d’autres règlements peuvent également prendre en compte cet enjeu spécifique.
    -* Gestion de crise : comment les communes, grâce au Plan Communal de Sauvegarde (PCS), traitent elles la question des parkings ? A défaut d’un recensement existant, quels outils sont aujourd’hui disponibles pour les recenser ?
    L’étude a démontré l’importance de l’échelon local, en tant que premier maillon de la sécurité civile mais également en tant que « sachant ». Les communes ainsi contactées ont (quasiment) toutes recensé leurs parkings et défini dans leur PCS des mesures de sauvegarde adaptées.
    -* Communication/sensibilisation : l’analyse de rapports de retour d’expérience sur des évènements survenus sur l’arc méditerranéen depuis 2009 démontre une relative absence de la prise en compte des parkings dans ces bilans. Pour autant, avec l’émergence des Programmes d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) et les actions portées par la Mission Interrégionale Inondation Arc Méditerranée (MIIAM), des actions de sensibilisation sont menées sur différents territoires et bassins versants.
    Hormis pour l’évènement majeur de 2015, la question des parkings en zone inondable pourrait sembler « banalisée » mais ça serait oublier et passer outre le travail majeur mené par les services de l’Etat (à travers les PPRi) et les collectivités (que ce soit à travers les PCS, les actions de sensibilisation ou les démarches de réduction de la vulnérabilité). Les parkings en zone inondable ne font pas l’objet d’un paragraphe spécifique dans les rapports de RETEX (hormis de 2015), ni d’action phare dans le cadre des PAPI. Mais pour autant, ils semblent être bien appréhendés et traités durant toutes les phases d’une gestion de crise. Tant bien que les acteurs de la gestion du risque leur accordent une réelle place dans leurs plans d’actions. Ce qui pourrait expliquer la faible présence de ce sujet dans les RETEX ?

A partir de cet état de l’art, qui s’il n’est pas exhaustif se veut le plus représentatif possible de la situation sur le territoire de l’arc méditerranéen, la présente étude doit permettre de présenter des bonnes pratiques, reproductibles sur tout ou partie du territoire (9 fiches « Bonnes pratiques » ont ainsi été produites), et de dresser une liste de recommandations générales ou spécifiques à la gestion de crise, à l’aménagement du territoire et à la prévention.

Les parkings restent un piège mortel en cas d’inondation. Cette étude démontre la nécessité de développer, pérenniser ou créer des actions visant à une plus grande prise en compte de ces enjeux, que ce soit à travers la sensibilisation des gestionnaires et des usagers, la gestion de crise, l’urbanisme, mais également la réduction de la vulnérabilité.

Voir l’étude ici :

Une plaquette de synthèse ici :

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