Enjeux de sécurité

La principale cause de perte de confinement d’une canalisation de transport est l’endommagement externe, en général lors de travaux effectués à proximité de l’ouvrage. Plus de la moitié des fuites, et la quasi totalité des ruptures complètes (par exemple l’accident de Ghislenghien en Belgique le 30 juillet 2004) sont dues à cette cause. Les autres causes sont la corrosion externe ou interne, les défauts de matière ou de soudage, les fuites sur joints ou brides, les réactions chimiques, etc.
En cas d’accident, les produits qui s’échappent de la canalisation peuvent développer, selon leurs caractéristiques, un nuage inflammable, explosif ou toxique. Pour les produits liquides, ils peuvent en outre entraîner une pollution du milieu environnant.
La prévention contre les endommagements externes passe par une bonne information des propriétaires ou gestionnaires des terrains traversés et par le respect strict de la réglementation relative aux déclarations de travaux (DT) par les maîtres d’ouvrage, et les déclarations d’intention de commencement de travaux (DICT) par les entreprises de travaux.
Pour prévenir les autres causes de fuites (corrosion, fatigue, soudure défectueuses,…), les exploitants mettent en œuvre des mesures constructives pour les installations neuves, et des moyens de surveillance des installations en service (Plan de Surveillance et de Maintenance). Pour éviter la corrosion externe, les tubes aciers sont revêtus d’une protection étanche (autrefois des brais, à présent du polyéthylène ou du polypropylène) et sont en outre protégés par un système de protection cathodique. La surveillance des canalisations en service est assurée soit par des réépreuves périodiques, soit par le passage dans la canalisation de différents types de racleurs instrumentés permettant de détecter d’éventuelles micro-fuites ainsi que différentes catégories de défauts tels que les déformations, pertes d’épaisseur, fissures (mesures magnétiques ou ultrasonores). Les tubes concernés peuvent alors être facilement localisés et réparés ou remplacés, ou faire l’objet d’une surveillance renforcée.
En raison des risques potentiels qu’elles représentent, les canalisations de transport de matières dangereuses donnent lieu à la réalisation d’une étude de sécurité qui analyse et expose les risques que peuvent présenter les ouvrages et ceux qu’ils encourent du fait de leur environnement. Elles sont donc concernées par la procédure du porter à connaissance afin de permettre aux communes ou à leurs groupements d’exercer leurs compétences en matière d’urbanisme, en veillant à assurer le mieux possible la prévention de ces risques et la protection des personnes qui pourraient y être exposées. Le porter à connaissance s’appuie sur des zones de dangers définies selon des critères de probabilité d’occurrence, de cinétique, d’intensité des effets et de gravité des conséquences analogues à ceux retenus dans les études de dangers des installations classées soumises à autorisation.
Il convient cependant de rappeler que ramené au kilomètre parcouru ou à la tonne transportée, les canalisations restent le moyen de transport le plus sûr par rapport à la route, au rail, ou au transport maritime et fluvial.

7 aout 2009 : rupture d’une canalisation de pétrole dans la réserve naturelle Coussoul de Crau

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