3- Une forte consommation énergétique par habitant essentiellement issue de sources non renouvelables

Consommation régionale d'énergie par type et par secteur source : ORECA 2013

La forte consommation d’énergie par habitant malgré un climat doux nécessitant moins de chauffage peut trouver plusieurs explications : le poids relatif de la consommation du secteur industriel, l’usage important de la voiture individuelle, un surplus de consommation lié aux pics touristiques, une montée en puissance de la consommation énergétique liée à la climatisation. Le volume de consommation est particulièrement élevé dans le département des Bouches-du-Rhône où se concentre 40 % de la population régionale.

3.1 - Une consommation énergétique marquée par le secteur industriel

La consommation du secteur industriel reste prédominante en région (4 545 ktep) malgré une diminution au cours des dernières années, notamment en 2011 avec la mise sous cocon (mise en sécurité des installations et non pas mise à l’arrêt définitive, avec possibilité de redémarrage « rapide » des installations) de la raffinerie de Lyondellbasell et l’arrêt d’un des deux hauts-fourneaux d’Arcelor, entraînant également une diminution de l’usage du charbon de 20 % et de gaz de 13 %. La consommation du secteur industriel est très concentrée : 90 % de la consommation des grands établissements est réalisée dans le département des Bouches-du-Rhône, essentiellement la zone de Fos-Berre, et les cinq plus grosses entreprises utilisent 65 % de l’énergie consommée dans le secteur (chiffres 2009).

3.2 - La consommation des bâtiments, un potentiel important d’économie

Le secteur du bâtiment (résidentiel-tertiaire) est à l’origine d’un tiers des consommations énergétiques de la région (3,9 Mtep en 2013). Principalement constituée de gaz naturel et de produits pétroliers, cette consommation est en grande partie imputable aux habitations des foyers de la région. Ainsi, les dépenses d’énergie qui prédominent dans l’habitat sont notamment générées par les systèmes de chauffage (75%), de production de froid (6,8%) et de matériel informatique et
audiovisuel (3,6% & 5%). Le reste de la consommation de ce secteur se répartit entre les équipements de lavage (3,7%), d’éclairage (3,2%) et toutes les autres sources de consommation présentes dans les logements (3,6%).

Le mode de chauffage le plus répandu en région est le chauffage électrique individuel, suivi des chaudières individuelles, puis des chaudières collectives (60% de ces chaudières utilisent du gaz naturel, 30% du fioul domestique et 10% du butane-propane), suivi du bois et de l’électricité. Il faut ajouter à cela que 33% des logements utilisent un appareil mobile de chauffage indépendant (poêle, convecteur mobile…) dont 11% (soit 102 000 logements) s’en servent comme chauffage
principal. L’isolation des logements demeure globalement moins bien réalisée dans la région qu’en France. Ainsi, 45% des logements de la région ont une minorité de fenêtres équipées de double-vitrage et 34% ont des fenêtres en moyen ou mauvais état. Il est intéressant de noter que 258 000 logements bénéficient de climatisation sur le territoire régional (soit 27% des logements contre 3% au niveau national) mais que 95 000 d’entre eux présentent un défaut majeur d’isolation thermique. Les dépenses d’énergie liées au logement représentent une moyenne de 1 310 euros par ménage pour l’année 2010.

Le secteur du bâtiment produit à lui seul un quart des émissions françaises de CO2. Les engagements du Grenelle ont défini la rénovation thermique des bâtiments comme le chantier numéro un de la lutte contre le changement climatique avec pour objectif de diminuer de 38% la consommation énergétique du parc à l’horizon 2020. Or, dans la mesure où la construction de bâtiments neufs ne représente, chaque année, que 1% du parc existant, l’enjeu véritable est bien la rénovation thermique des anciens bâtiments.

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