3- Le traitement des déchets ménagers et assimilés bute sur un manque d’installations

La région a produit, en 2013, 3 500 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés. Le traitement de ces déchets a été orienté principalement vers :

  • une valorisation organique (9%) ou matière (22%)
  • une valorisation énergétique (38%) par incinération
  • le stockage par enfouissement (31%).

L’insuffisance des installations de gestion des déchets (transit, tri, déchets) entraîne d’importants transferts interdépartementaux avec la région Languedoc-Roussillon. Si la création de nouvelles installations de traitement des déchets rencontre la problématique de l’acceptation sociale, ces mouvements ne sont pas non plus sans nuisances pour l’environnement et la population.

Les Bouches-du-Rhône reçoivent beaucoup de déchets du reste de la région, en particulier des Alpes-Maritimes, mais en exportent également vers le Vaucluse. Les Alpes-Maritimes, par manque d’installations de traitement, exportent beaucoup de déchets. Néanmoins, l’ouverture de nouvelles unités de traitement est annoncée d’ici trois à quatre ans : centres de valorisation organique à Cannes et centre de valorisation thermique vers Grasse. Une importante installation de tri-valorisation pour les DIB, est prévue pour début 2013 à la Lingostière.

Les déchets organiques (putrescibles) sont suffisamment valorisés, par manque d’installations de traitement. Le parc actuel comprend une vingtaine d’installations (hors compostage rustique individuel) supérieur à 10 000 t/an.

La plupart de ces unités traitent en mélange des boues de stations d’épuration et des déchets verts. Les unités de méthanisation (Evere à Fos) et de traitement mécanique et biologique (SMED au Broc dans les Alpes-Maritimes) sont en nombre limité. La méthanisation permet la double valorisation organique (digestat) et énergétique (bio-gaz).

Les visites effectuées ont mis en évidence la sensibilité aux émissions d’odeurs et l’intérêt des études de « dispersion » réalisées comme prévues par la réglementation. Elles ont permis de déboucher vers des améliorations des conditions d’exploitation.

La région est dotée de cinq Unités d’Incinération d’Ordures Ménagères desservant les grandes agglomérations de Nice, Antibes, Toulon, Vedène (Avignon) et, plus récemment, de Fos (pour la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole). Les quatre premières ont fait l’objet d’une étude de mise en conformité en 2005, concrétisée par des coûts de travaux allant de 12 à 30 M selon les unités.

Ces cinq unités sont équipées d’un dispositif de récupération d’énergie sous forme de production d’électricité qui, pour l’unité de Toulon, alimente un réseau de chaleur. Un incident important, incendie, est survenu en novembre 2013 sur le centre multifilières de Fos sans endommager la partie incinération. Les chaînes de tris dévastées sont en cours de remplacement.

Les émissions de dioxines sont particulièrement suivies par l’inspection des ICPE et font l’objet de contrôles inopinés. Ces installations sont maintenant toutes équipées du dispositif de mesures en semi-continu encore appelé « cartouche intégratrice ». Au delà des mesures à l’émission, la réglementation prévoit aussi la mise en place de mesures sur des cibles présentes dans l’environnement (aliments, végétaux bio indicateurs, sols…) et à défaut (en particulier en milieu urbain) des mesures de retombées par le système de jauge qualifié par L’INERIS. Ces bilans de mesure, tant à l’émission que dans l’environnement, sont présentés lors des réunions de comités de suivi de sites.

La situation des cinq unites d’incinération est globalement correcte mais mérite cependant un suivi vigilant quant à leurs émissions dans l’environnement. Leur exploitation n’est pas comparable avec le fonctionnement nettement insatisfaisant d’anciennes unités de petites capacités qui ont été fermées entre 1995 et 2002.

Il existe en PACA 16 installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de classe 2 recevant plus de 5 000 t/an. Ces unités reçoivent des déchets ménagers et assimilés, ainsi que les refus des centres de tri. Leur exploitation fait l’objet d’un suivi vigilant de la part de l’inspection des ICPE, en particulier pour la maîtrise des problèmes d’odeurs. Il en va de même pour la gestion des lixiviats et du bio-gaz, qui ont fait l’objet d’importants progrès technologiques. Ainsi, sur plusieurs installations, le bio-gaz est recomprimé pour être transformé en électricité.

La décharge d’Entressen a cessé ses activités en 2010 après plus de quatre-vingt ans de fonctionnement. Un important programme de fermetures et de réhabilitations concernant une soixantaine de décharges non autorisées a été mené dans les années 2000.

Hormis les départements alpins, les autres départements de la région restent insuffisamment dotés en centres de stockage comme le mettent en évidence les plans déjà adoptés ou en cours. La situation reste compliquée en raison des difficultés d’acceptation sociale de telles installations.

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