1996-1998-2000 : Les mines d’anthracite du Briançonnais

Pour les touristes qui parcourent les Alpes du sud, la ville de Briançon et ses alentours sont connus pour un ensoleillement exceptionnel, les stations de ski, une faune et une flore bien préservée mais peu d’entre eux savent qu’au début du siècle cette région avait une activité industrielle basée sur l’exploitation des sites miniers d’anthracite, de graphite, de cuivre, de fer et de plomb argentifère.


Historique

L’exploitation de ces mines s’est développée au début du XIXème siècle et s’est arrêtée dans le milieu du XXème.

Autour de la ville de Briançon, les mines s’étalent sur près de 100 km².

En altitude, elles s’étagent de 700 mètres à l’Argentière jusqu’à 3000 mètres au col du Lautaret.

Elles sont constituées par des veines de charbon et autres minerais qui ont été disloquées par la formation des massifs alpins.

Leur exploitation est difficile et la faiblesse du rendement thermique du charbon extrait a conduit à leur abandon autour des années 1960.

Au total 48 concessions d’anthracite ont été accordées par l’état sur les communes de Briançon, Serre Chevalier, Névache, Saint Martin de Queyrières, Champcella, Puy-Saint-Pierre, Puy-Saint-André, Saint-Crépin,…

Il semble que les briançonnais aient exploité cet anthracite ou charbon pour des raisons de "survie" du fait de la disparition quasi totale des forêts et de l’interdiction de les exploiter qui en a découlé aux XVIIIème ou XIXème siècles.

L’exploitation de ces mines se faisait de manière désordonnée en fonction des besoins et du temps disponible des paysans briançonnais. Elle commençait en novembre ou décembre lorsque les travaux des champs étaient terminés. Avant la reprise de l’exploitation, 10 à 15 jours étaient employés à la remise en état des galeries. L’extraction était concentrée sur 2 ou 3 mois.
La méthode d’exploitation était relativement simple : une galerie état ouverte à l’endroit où la terre paraissait noire, si la couche était intéressante, alors on creusait plus profondément.

Le charbon était extrait avec des outils rudimentaires, le transport à l’intérieur de la mine était assuré par des brouettes ou des wagonnets, mais lorsque la structure de la galerie le permettait, le minerai était remonté avec des paniers accrochés à des cordes.

Pour ramener le charbon dans la vallée, on utilisait le plus souvent des "ramasses"
(petits traîneaux rustiques) qui glissaient sur le sol gelé ou couvert de neige. Les ouvriers montaient chaque matin à la mine en portant leur ramasse sur le dos et descendaient chaque soir dans la vallée avec une charge de 200 à 300 kg de charbon.


Les travaux de mise en sécurité : 3 phases de travaux

Sur les 48 concessions, une vingtaine de sites ne présentait pas de problème de sécurité, les autres ont fait l’objet de travaux depuis 1996. Quelque soit les sites d’extraction, les travaux de mise en sécurité correspondent dans cette zone à des fermetures d’entrées de galeries par des grilles ou par la constitution de murs, le bouchage de puits qui ont pu servir pour l’évacuation du minerai ou l’aérage, le remblaiement de galeries effondrées proches de la surface ou encore l’enlèvement de vestiges dangereux d’exploitation (bâtiments et soutènements délabrés, pylônes électriques, bois et blocs épars, compresseurs, roues de téléphériques,…)


Mise en sécurité des concessions de la CH.ELE.S.E.

Les concessions exploitées par la société des charbonnage et électricité du sud est (CH.ELE.S.E.) ont fait l’objet de la première tranche de travaux en 1996. La première concession a été accordée en 1824 et les derniers travaux ont eu lieu en 1963.

Ces concessions sont concentrées à l’ouest et au sud ouest de Briançon sur les communes de Puy-Saint-Pierre, Puy-Saint-André et Villar-Saint-Pancrace, Saint-Crépin, Champcella et Briançon.

Le montant des travaux s’est élevé à 190 000, 00 FF soit 28 965,30 Euros.


Mise en sécurité des concessions de Gardéolles, Grand Villard et Les Fournels

En 1998, la DRIRE a fait réaliser des travaux de mise en sécurité sur les 3 concessions de Gardéolles, Grand Villard et les Fournels. Comme les travaux ont eu lieu à la fin de l’été, les sites de basse altitude ont été retenus. Ils se situent sur les communes de Saint-Chaffrey, Villar-Saint-Pancrace et l’Argentière-la-Bessée.

Le montant total des travaux s’est élevé à 140 000, 00 FF soit 21 343 euros.


Les dernières mises en sécurité dans l’été 2000

Pendant l’été 2000, les dernières concessions situées essentiellement au nord de Briançon le long de la vallée de la Guisane ont fait l’objet de travaux de mise en sécurité.

Une vingtaine de site ont été sécurisés et le montant des travaux s’est élevé à environ 730 000 FF
soit 111 288 euros.


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