1- Les différentes causes de la dégradation de la qualité des sols

1.1 Les pollutions agricoles

Tout d’abord, le recours intensif à des engrais et l’épandage d’effluents d’élevage peuvent conduire à un excès d’azote dans le sol, à une augmentation de la concentration de nitrates dans les eaux par migration ainsi qu’à une eutrophisation des eaux. Par ailleurs, l’utilisation de produits phytosanitaires, dont certains, désormais interdits, persistent longtemps dans l’environnement, participe également à la dégradation des sols. Enfin, le défrichement et les périodes de non-exploitation laissent les sols à nu, les rendant vulnérables à l’érosion.

voir le chapitre « Agriculture » du PER

1.2 Les pollutions industrielles

Plusieurs décennies d’activités industrielles dans les secteurs de la chimie, de la fabrication d’engrais, de la distillation de goudron, de la fabrication de gaz… exercées dans des conditions précaires de protection de l’environnement, ont laissé un héritage lourd en matière de pollution du sol et du sous-sol. Il s’agit généralement d’anciens sites industriels, d’anciens dépôts de déchets, ainsi que des conséquences des retombées atmosphériques, des infiltrations ou des déversements issus de ces établissements. Globalement, les polluants les plus fréquemment retrouvés dans les sols ayant subi une pollution industrielle sont les hydrocarbures, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le plomb, le chrome, les solvants halogénés et le cuivre.

L’existence de décharges brutes et dépôts sauvages de déchets est également susceptible de générer une pollution des sols, selon la nature des produits entreposés.

Les boues d’épuration et industrielles peuvent contenir des éléments traces métalliques (cuivre, chrome, plomb, etc.), des micropolluants organiques (pesticides, HAP), des micro-organismes pathogènes et des polluants émergents (résidus pharmaceutiques, perturbateurs endocriniens). Un dispositif réglementaire prévoit d’analyser la teneur des boues en métaux avant tout épandage.

voir le chapitre « Développement industriel et économie verte » du PER

1.3 La problématique multi-sources de l’accumulation des éléments traces métalliques

Les éléments traces métalliques comme le cadmium, le chrome, le cuivre, le nickel, le plomb et le zinc, sont naturellement présents dans les sols mais proviennent également de contaminations locales liées à des activités industrielles, agricoles et de transport. L’accumulation de ces éléments dans les différentes chaînes alimentaires et dans les sols peut devenir toxique pour l’homme, l’environnement et pour le fonctionnement même du sol.

Origine des éléments traces métalliques des sols
 
Le plomb :
Les fortes teneurs en plomb liées aux activités humaines (transports, industrie, mines, boues urbaines, traitements phytosanitaires) restent dans la partie superficielle des sols. Le trafic automobile était à l’origine de plus de 90 % des contaminations avant l’essence sans plomb. Les sols les plus contaminés par le plomb dans la région se situent autour des agglomérations de Toulon, de Marseille et d’Arles ainsi que sur le pourtour des l’Etang de Berre avec des valeurs supérieures à 100 mg / kg. Deux zones de contamination plus diffuse concernent les ¾ sud des Alpes-Maritimes et la Vallée du Rhône où la teneur totale en plomb dans le sol est comprise entre 70 et 100 mg / kg.
 
Le cuivre :
Les cultures viticoles et des vergers utilisent des traitements fongicides récurrents à base de sulfates de cuivre. Dans les secteurs viticoles du Var, du Vaucluse et de la vallée de la Durance, les teneurs en cuivre sont supérieures à 100 mg / kg, pour moins de 20 mg/kg dans les sols non contaminés.

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