1- La région PACA reconnue pour l’exceptionnelle variété de ses paysages

La région PACA est d’une exceptionnelle richesse paysagère. Terre de contrastes, elle présente une mosaïque de paysages à caractère montagnard et méditerranéen :

  • chaînes de hautes montagnes au nord et à l’est jusqu’à la Méditerranée ;
  • succession de collines et de plateaux de massifs essentiellement calcaires au centre ;
  • vallées du Rhône et de la Durance, grandes plaines (Comtat, Crau, Camargue), étangs et grands lacs ;
  • plaines littorales peu étendues à l’est.

Ces paysages diversifiés ont été façonnés par le vent, l’eau et les civilisations successives. Les caractéristiques physiques et climatiques, la variété des altitudes, des climats et des sols déterminent la diversité végétale : du mélèze à l’olivier, des pelouses d’alpages aux plantes exotiques. Les paysages sont aussi le résultat des modes d’occupation des sols, d’habitat et d’exploitation agricole.

1.1. Une mosaïque de paysages regroupée en cinq grandes zones paysagères :

Les caractéristiques physiques géomorphologiques et climatiques conduisent à une typologie en 5 grandes zones :

Alpes du Sud Paysages fortement contrastés avec des sommets à pelouses et à névés et des versants très boisés. La haute montagne (alpages, névés, glaciers) accueille des stations de sports d’hiver et des espaces labellisés Parc National (Écrins, Mercantour) ou Parc Naturel Régional (Queyras). Dans la moyenne montagne prédomine l’agriculture : terres de labours, arboriculture, prairies.
Haute Provence ou moyen pays Structurée par la limite climatique de l’olivier, elle correspond à une succession de plateaux et montagnes sèches traversées par la Durance, le Verdon, l’Asse, La Bléone et leurs principaux affluents. Ces rivières ont façonné des paysages exceptionnels au relief très marqué et à la géologie diversifiée : gorges du Verdon, cluses diverses attirant un tourisme important. C’est la zone de la lavande.
Gorges_Du_verdon
Basse Provence ou collines provençales Cet espace est marqué par des monts de faible altitude (Petit Luberon, Alpilles, Sainte-Victoire, Caussols…) constitue une zone de passage privilégié, donc plus peuplée. Les paysages prennent ici une valeur souvent emblématique typiquement provençale, liée à l’histoire et à l’usage des terroirs (exemple des Alpilles). Le patrimoine bâti fait la part belle aux villages perchés.
Plaines provençales zones littorales- massif des Calanques (crédit photo/RR/DREAL PACA)
Plaines provençales zones littorales- massif des Calanques (crédit photo/RR/DREAL PACA)
Plaines provençales et zones littorales Elles offrent un fort contraste avec les zones précédentes : plaines agricoles du Comtat à trame bocagère (haies et canaux d’irrigation), plaine de la Crau, bassin de l’étang de Berre, Camargue, littoral urbanisé et littoral naturel. Il s’agit de paysages exceptionnels liés à la douceur climatique et à la variété géologique affirmée : Provence calcaire à garrigues, pins d’Alep et chênes verts ; Provence cristalline à maquis, pins parasols et chênes lièges ; Côte d’Azur à végétation acclimatée ; empreinte du Rhône à l’ouest.
Provence cristalline Elle est constituée de milieux originaux se développant sur des massifs anciens : Estérel d’origine volcanique, Maures et Tannerons aux reliefs compartimentés et émoussés. Le maquis, la suberaie (chêne liège), la châtaigneraie sont les formations végétales propres à ces types de sols acides d’un pays peu habité, sauf au sud en corniche, et le long des golfes.
Sur le CARTOPAS 2014 de la DREAL PACA :
  • Carte Les paysages régionaux

1.2. Les caractéristiques des paysages de PACA

Des paysages naturels et ruraux emblématiques :

La diversité des espaces naturels et ruraux porte l’identité régionale, à la fois provençale, azuréenne et alpine. On inventorie une vingtaine de grands paysages emblématiques dont certains sont classés au titre des paysages :

  • La Camargue, plus grande zone humide d’Europe : Au sein des paysages de Camargue, "fille du Rhône", se déclinent selon une subtile combinaison, l’eau, le ciel, l’horizontale des sols aux franges indécises. La Camargue fait l’objet d’un Parc Naturel Régional, d’un site classé, d’une réserve naturelle et d’une réserve de biosphère.
  • Le massif des Alpilles, bloc escarpé qui témoigne de civilisations anciennes. Sa valeur patrimoniale et économique est reconnue par une directive de protection et de mise en valeur du paysage.
  • L’ensemble du pays du Ventoux est dominé par le mont Ventoux (1 912 m), massif emblématique de Provence. Il comprend aussi une partie du Comtat Venaissin, le plateau de Sault, la vallée du Toulourenc et les dentelles de Montmirail. Il est inscrit en réserve de biosphère.
  • Le massif du Luberon est certes peu élevé (1 125 m au Mourre Nègre), mais possède un relief fortement marqué qui expose chacun de ses versants sud et nord aux influences méditerranéennes et alpines. Il est le cœur du Parc Naturel Régional qui porte son nom et est également inscrit en réserve de biosphère.
  • La montagne Sainte-Victoire, bloc calcaire culminant à plus de 1000 m, a été rendue mondialement célèbre par l’oeuvre de Paul Cézanne. Outre sa grande richesse culturelle, naturelle et paysagère, elle constitue un espace récréatif privilégié dans un contexte de pression périurbaine très forte. Ce patrimoine majeur est site classé et bénéficie d’une Opération grand site (OGS). Il a obtenu le renouvellement en 2011 du label « grand site de France ».
  • Le massif des Calanques est connu pour ses grandes falaises calcaires tombant dans la mer. Au milieu de ce vaste espace naturel, quelques criques à cabanons (Les Goudes, Sormiou, Morgiou) présentent un bâti et un mode de loisirs originaux à proximité d’une ville de près de 1 million d’habitants. Il a été classé en parc national en 2012, le seul parc continental, marin et périurbain d’Europe.
  • La Sainte-Baume, vaste poumon vert d’une exceptionnelle richesse culturelle, écologique et paysagère au contact des aires marseillaise et toulonnaise, constitue le dernier grand site emblématique de Basse Provence non encore protégé. La création d’un PNR est en projet.
  • Les îles d’Hyères (Porquerolles, Port-Cros, Le Levant) attirent un public nombreux à la recherche d’une nature terrestre et marine unique sur le littoral.Le parc national de Port Cros est le 1er parc marin de Méditerranée.
  • Les gorges du Verdon : Ce « grand canyon » de 21 km de long constitue le seul événement de cette ampleur et de cette qualité en Europe. Le Verdon a creusé un lit encaissé délimité par de gigantesques falaises de roches calcaires. Cet espace en relation avec le lac de Sainte-Croix, est couvert par un Parc Naturel Régional. Il est site classé et fait l’objet d’une Opération grand site.
  • La chaîne des Maures, s’étend de Hyères à Fréjus. Ce vaste massif est une île cristalline au coeur de la Provence calcaire. Il convient de lui adjoindre la plaine des Maures, avec laquelle il forme une même entité géographique.
  • L’Estérel, caractérisé par des roches volcaniques rouges et sa côte rocheuse très découpée, est un immense massif boisé qui offre autant de richesse en biodiversité qu’en paysages.
  • Les plateaux de Caussols et Calern, et de Vence /Saint-Barnabé : ces hauts plateaux sauvages en balcon sur la Côte d’Azur figurent parmi les plus grands karsts d’Europe.
  • La Durance est l’axe majeur et l’âme de la Provence. Trait d’union régional des montagnes hautes alpines aux plaines du Comtat, elle constitue une voie historique de circulation des hommes et des bêtes. Cette terre agricole fertile est une zone d’attraction humaine, industrielle, commerciale, un réservoir d’eau, d’énergie et un milieu naturel exceptionnel.
  • Les Écrins : massif le plus élevé de la région à plus de 4 100 m, au paysage unique, dont les hauteurs sont faites de pierres et rochers, éboulis et torrents, glaces et neiges éternelles.
  • Le Mercantour : Ce massif côtoie la Méditerranée ce qui lui confère une grande diversité de paysages : site rocheux, vallées et sites glaciaires parsemés de lac, pâturages d’altitude, forêts denses, vallées étroites et gorges. Le Mercantour est célèbre pour le site rupestre de la vallée des Merveilles.
  • Le Queyras, ses paysages hérités de l’ère glaciaire, vallées en auge, épaulements, verrous, vallées suspendues, gorges. Ils sont marqués par le rythme des saisons. L’architecture reflète l’influence de chaque vallée, des rigueurs climatiques et contraintes topographiques. (Saint-Véran est le plus haut village d’Europe).
  • La vallée de la Clarée : considérée comme l’une des plus belles vallées habitées des Hautes-Alpes. Haut lieu de la randonnée et du ski de fond, ce site touristique majeur au coeur du Briançonnais est l’un des plus grands sites classés de France.
  • Le Dévoluy : plateau perché de montagne au caractère sauvage. Les plateaux agricoles aux pentes douces s’opposent aux montagnes et abritent un habitat dispersé traditionnel.

Les paysages urbains : entre ensembles patrimoniaux et grandes agglomérations :

Ils représentent 8 % de la superficie de la région. Lieux de patrimoine ou secteurs dégradés et banalisés, ils sont le cadre de vie de la plupart des habitants de la région. Les villages perchés, les parcs, bastides et jardins sont autant d’éléments majeurs de l’identité provençale et azuréenne.

Le patrimoine historique et les monuments occupent une place prépondérante dans le paysage urbain, à l’exemple du palais des papes en Avignon, Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille, ou encore les arènes d’Arles. Les sites traditionnels d’implantation humaine (littoral et couloir rhodanien) présentent d’importants secteurs protégés. Les territoires de montagne sont dotés de sites prestigieux comme les deux fortifications de Vauban : Mont-Dauphin et Briançon, patrimoine mondial de l’UNESCO.

Certains villages à la structure ou à l’organisation caractéristiques (villages perchés) ont su préserver leur patrimoine paysager et culturel : les Baux-de-Provence, Gordes, Moustiers-Sainte-Marie, Bormes-les-Mimosas, Saint-Paul-de-Vence, Eze, Embrun, etc.

 Le Vieux Port de Marseille. (© Laurent Mignaux/METL-MEDDE)
Le Vieux Port de Marseille. (© Laurent Mignaux/METL-MEDDE)
Pourtant cette structure identitaire, constituée d’un bâti groupé en situation dominante, perd parfois en lisibilité lorsque les villages s’étalent le long des coteaux pour répondre à la pression d’urbanisation. Les jardins et parcs publics, les parcs des bastides, les jardins familiaux contribuent à la diversité des demandes sociales et sont des lieux de découverte. Depuis 2006, le nombre de jardins labellisés remarquables est passé de 20 à 42. On compte parmi ces jardins remarquables le jardin du prieuré de Salagon, le domaine du Rayol, le jardin d’Albertas, le domaine de Charance, le vallon du Brec…

En revanche, les principales villes se sont développées le long des infrastructures, en englobant les hameaux alentours pour devenir de grosses agglomérations, voire de véritables métropoles dans les départements littoraux. Les zones d’activités, zones commerciales et zones industrielles se sont développées sans souci de structuration ou de création architecturale, avec le cortège d’altérations paysagères classiques : consommation dispersée de l’espace, minéralisation, standardisation, enseignes et publicité.

D’autres protections patrimoniales, existent afin de protéger les sites bâtis ou aménagés par l’homme :

Patrimoines protégés PACA
Monuments historiques protégés 2276
Monuments historiques classés 757
Parcs et jardins protégés 167
Label jardins remarquables 41
AVAP (aires de valorisation de l’architecture et du patrimoine) (ex ZPPAUP) 37
Secteurs sauvegardés 7

Concernant spécifiquement les espaces littoraux, il faut noter que le littoral de notre région a été largement urbanisé au cours des dernières décennies. Ce territoire étant quasiment saturé, le développement de l’urbanisation se reporte désormais largement sur l’arrière pays.

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Alpes du Sud-Vallée et rivière de la Clarée-crédit photo/VT/ DREAL PACA
Alpes du Sud-Vallée et rivière de la Clarée-crédit photo/VT/ DREAL PACA
voir le chapitre « Occupation du sol » du PER

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