2000 : La mine de plomb argentifère de Vallaury dans le Var

 

Elle est située sur les communes de Plan de la Tour et Sainte Maxime à une trentaine de kilomètres du bord de mer.

Elle s’étend sur une superficie d’environ 750 hectares à une altitude d’environ 200 mètres au dessus du niveau de la mer.


Géologie

Le massif des Maures est composé d’un socle ancien d’origine sédimentaire de roches plus ou moins métamorphisées.

Les intrusions ou filons de minerai sont apparus avec les mouvements de terrains tel que celui nommé accident de Grimaud. Dans les Maures orientales, les gisements de plomb et zinc dominent. Le gisement de Vallaury parmi les plus anciens connu contient essentiellement de la blende et de la galène argentifère associées à de la barytine, de la fluorine et de la calcite.

La concession de Vallaury est composée de 8 filons orientés est ouest nommés du nord vers le sud :

  • Bérenguier,
  • N°1 ou Victor,
  • Rocher,
  • N°2 ou Jaudel,
  • Lauva,
  • Communaux,
  • Emponse,
  • Lorgues

Historique de l’exploitation

Les 8 filons ont fait l’objet de travaux de recherches mais un seul a fait l’objet d’une exploitation industrielle.

La zone d’extraction était reliée par téléphérique à une laverie située à l’est et en contrebas , à proximité de la route reliant Plan de la Tour et Vidauban. La méthode de reconnaissance consistait à tracer des galeries dans le filon à partir de l’affleurement. La méthode d’exploitation consistait à tracer des galeries horizontales reliées entre elles par des puits, et à exploiter par tranches montantes entre 2 niveaux.

Le filon Bérenguier a été reconnu et exploité entre 1909 et 1911, une galerie de 45 mètres environ et 2 puits situés à 4,50 et 9,50 mètres du jour ont permis d’extraire une centaine de tonnes de minerai mixte de galène et de blende. La teneur approximative du gisement est de 10% de plomb, 10% de zinc et environ 100 g d’argent par tonne.

Le filon Victor ou N°1 est le plus important de la concession, sa puissance oscille entre 0,30 et 0,80 mètres encaissé dans des granites.

Des travaux ont été menés avant 1844 aux niveaux 268 et 283, le rapport d’un prospecteur signale des travaux d’origine romaine, ceci est confirmé par la présence d’indices d’occupation romaine et médiévale à proximité de ce filon. Il aurait été exploité sur 5 niveaux et 3 puits auraient été construits.

Pour de plus amples informations sur la recherche archéologique autour de ce gisement, il convient de se rapprocher du GEMA (Groupe d’Etudes des Mines Anciennes, 1 rue des Alpes - 38 600 FONTAINE - 04 76 26 36 03).

Le filon du rocher affleure entre les 2 structures de Victor et Jaudel, compte tenu de sa faible puissance, environ 10 centimètres, il a été peu exploité et seulement sous forme d’une tranchée de 1 mètre de largeur.

Le filon Jaudel ou N°2 a été exploité entre 1913 et 1929, la teneur moyenne du minerai est de 7,25% de plomb, 8,05% de zinc et de 55 grammes d’argent par tonne .

Le filon Lauva s’étend sur une centaine de mètres, il a été reconnu en affleurement par des travaux peu importants, sa composition est la suivante : 34,7% de plomb, 0,7% de zinc et 208 grammes d’argent par tonne.

Le filon des Communaux a été exploité entre 1918 et 1929, en 1922, la teneur du minerai est la suivante : 16% de plomb, 4% de zinc et 230 grammes d’argent par tonne. Ce filon a fait l’objet de travaux sur 160 mètres en direction et 92 mètres en profondeur sur plusieurs niveaux communiquant par des puits.

Le filon Emponse en prolongement du filon des Communaux a été exploité entre 1918 et 1929, la zone de travaux est obstruée et impénétrable.

Le filon Lorgues a été exploité entre 1922 et 1929 sur 105 mètres jusqu’à 35 mètres de profondeur répartis en 2 niveaux (l’un à 262 mètres l’autre à 246 mètres). La galène contenu dans cette partie du gisement a une teneur en argent de 212 grammes par tonne de minerai, ce qui explique son intérêt. Les travaux de remise en état sommaires ont été réalisées à cette époque.

En 1995, la commune de Plan de la Tour fait état d’effondrement en surface correspondant à des dépilages et des puits ouverts.
A partir des archives, le BRGM a réalisé un premier inventaire, qui a permis de localiser 11 ouvertures plus ou moins dissimulées qui présentaient des dangers pour les promeneurs ou les chasseurs.

Depuis, 7 puits, 2 descenderies, 9 galeries et 4 tranchées débouchant au jour ont été repérées et des travaux de mise en sécurité ont été programmés pour l’automne 1999. Les règles de comptabilité publique et la nécessité de mettre en œuvre une procédure d’appel d’offres ont retardé l’exécution de ces travaux qui ont finalement été réalisés au printemps 2000.

Cette mise en sécurité s’est traduite par les opérations suivantes :

  • Remblaiements de vides (puits et tranchées) pour environ 4000 m3,
  • Bouchage de puits ou de galerie par mise en œuvre de béton ou de grilles,
  • Démolition d’infrastructures,
  • Réalisation de drainage et pétardage sur 100 mètres de longueur.

Le montant de ces travaux s’est élevé à environ 450 000 FF soit 68 600 euros.
Des inventaires archéologiques ont été menés sur ce site par le GEMA, ils permettent de connaître l’extension des travaux et les techniques employées pour extraire le minerai et les zones d’exploitation.


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