1- Une ressource en eau diversifiée et inégalement répartie

1.1 Une ressource superficielle inégalement répartie dans l’espace et le temps

Conséquence directe du climat et de la géographie, la plupart des cours d’eau de la région se caractérisent par une forte variabilité saisonnière, avec des étiages estivaux sévères et de fortes crues. Bien qu’étant une des régions les plus sèches de France, PACA bénéficie de ressources en eau globalement abondantes, rendues disponibles par de nombreux aménagements hydrauliques, lacs-réservoirs représentant une capacité de stockage de plus de 2 milliards de m3 (Serre-Ponçon, Sainte-Croix, Saint-Cassien…) et canaux, qui permettent d’importants transferts d’eau vers les zones déficitaires.
Si ces aménagements ont permis de mettre une grande partie de la région à l’abri des pénuries, ils ne doivent pas masquer les déficits existants sur certains territoires et sur lesquels la pression des prélèvements doit encore être réduite.

Sur le CARTOPAS 2014 de la DREAL PACA :
  • Carte des Bassins versants en déséquilibre quantitatif

Par ailleurs, le manque d’eau pourrait s’accroître du fait de la croissance démographique et du changement climatique.

Zoom sur le système Durance-Verdon
_ Le système Durance-Verdon procure à lui seul 2/3 de la ressource en eaux de surface de la région. Son aménagement est très important avec 22 centrales hydroélectriques représentant 10 % de la production hydraulique nationale et 15 retenues pour un volume de 1,6 milliards de m3, soit 90 % des réserves d’eau de retenues de la région (la retenue de Serre-Ponçon de 1,2 milliard de m3 utiles est la plus grande d’Europe).

Le Canal de Provence mobilise des eaux issues essentiellement des réserves du Verdon et les distribue dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Var, des Alpes-de-Haute-Provence et du Vaucluse. Il représente 221 km d’ouvrage principal et 3 000 km de réseaux de distribution.

1.2 Une ressource souterraine morcelée, fluctuante et inégalement répartie

Les ressources souterraines en eau sont stockées dans des aquifères, formation géologique ou roche poreuse, fissurée ou perméable qui peut laisser circuler ou stocker de l’eau.

Les aquifères de la région sont caractérisés par un morcellement important qui se traduit par une taille moyenne des masses d’eau inférieure à 700 km2 (alors qu’au niveau national, elle est plutôt de l’ordre de 1000 km2). Un tiers d’entre eux a même une taille inférieure à 300 km2. Cette situation rend difficile l’acquisition de connaissances pourtant nécessaires à leur caractérisation, à leur suivi et leur gestion. Elle implique de fait une gestion plus locale des ressources en eau et donc
la nécessité de mobiliser des acteurs plus nombreux et structurés pour conduire les actions nécessaires.

Par ailleurs, les aquifères sont inégalement répartis sur le territoire. Les principaux systèmes aquifères se trouvent dans les secteurs les plus peuplés, ce qui contribue à atténuer les disparités régionales mais rend d’autant plus vulnérables les ressources concernées.

Certains d’entre eux sont également soumis à des variations saisonnières importantes liées à une capacité de stockage relativement réduite parfois conjuguée à une forte exploitation. L’étiage estival est sensible sur l’ensemble du territoire (sauf pour les secteurs bénéficiant de surplus d’irrigation) et intervient à une période où la demande en eau est souvent importante (fréquentation touristique et besoins d’irrigation). En montagne, l’étiage hivernal peut conduire parfois à recourir à des prélèvements directs en rivières.

Les principaux aquifères régionaux
  • les principales nappes alluviales : Vallée du Rhône et de la Durance, Plaine de la Crau, cours d’eau côtiers (Var, Siagne, Argens, Gapeau…)
  • les principaux aquifères karstiques : Monts de Vaucluse, Jurassique de la Sainte-Victoire, du Cheiron, de la Sainte-Baume et du Beausset
  • les autres aquifères (fissuré, cristallin, complexe) : Massifs des Maures, Estérel, Mercantour, Nappe captive du Comtat, Domaines alpin et provençal

Les ressources souterraines assurent 50% de l’alimentation en eau potable à l’échelle de la région. Le département des Bouches-du-Rhône est un cas particulier car il utilise essentiellement la ressource en eau du système Durance-Verdon. Ainsi, 500 Millions de m3 sont prélevés chaque année : 60% dans les nappes alluviales, 25% dans les aquifères karstiques et 15% dans les aquifères profonds. Le SDAGE a identifié 20 masses d’eau souterraines stratégiques pour l’alimentation en eau potable.

Cliquez pour télécharger
En téléchargement :

{{}}


| Articles | Suivant

Partager la page

S'abonner